D’accord, ce n’est pas le premier achat qui vous est venu à l’esprit. Pourtant comme il y a un marché de la voiture d’occasion, les anciens véhicules dédiés au transport en commun connaissent aussi une seconde vie. La preuve avec les bus du réseau TICE, bien connu dans le sud du Luxembourg. Ainsi, après usé leurs pneus dans les rues des 9 communes du canton d’Esch, ces cars sont régulièrement proposés à la vente.

Ces dix dernières années, ce sont ainsi 91 cars qui ont été sortis du parc pour poursuivre leur route ailleurs. Un ailleurs, le plus souvent à l’étranger où les “vieilles mécaniques” ont trouvé preneurs dans près de 95% des offres de rachat. Et pourtant, ce ne sont pas des modèles de première jeunesse que les TICE mettent sur le marché.

Ainsi, en réponse à une question parlementaire, la ministre de la Mobilité s’est informée sur le kilométrage moyen des bus vendus par le syndicat intercommunal gestionnaire de la compagnie. La réponse est… 610.000 km ! C’est qu’aux TICE, les mécaniciens estiment qu’un bon moteur diesel peut tenir le coup une bonne quinzaine d’années.

Que les passagers actuels de la quinzaine de lignes desservies se rassurent : même le plus vieux des 115 bus actuellement en service n’a pas encore cette double limite. C’est un gamin qui ne compte “que” 345.000 km au compteur !

Une grosse enveloppe

Mais alors que le tram flambant neuf ne va plus tarder à arriver sur le territoire du TICE, le syndicat a déjà prévu de moderniser sa flotte. Ainsi 164 millions d’euros devraient être nécessaires pour assurer le passage à l’électrique et à l’hydrogène de la totalité des bus du réseau.

Et encore, cette somme ne tient pas compte des frais d’infrastructure nécessaires pour ce changement de motorisation attendue pour les années 2030…  Il faudra donc trouver beaucoup d’argent, et ce n’est pas avec les recettes de la vente de bus que le TICE disposera du budget suffisant.

En effet, en 2023, la somme moyenne récoltée par bus vendu approchait les 12.500 euros. Un montant à mettre, par exemple, avec le prix d’achat d’un modèle neuf (plus de 660.000 euros). Pourtant, le Plan national de mobilité compte bien sur les déplacements en bus pour soulager le trafic sur les routes dans cette partie du pays à l’avenir. Il va donc falloir réfléchir à glisser une grosse enveloppe publique dans le budget du syndicat pour atteindre les objectifs fixés…

 

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