Avec Wizz Air, l’aéroport de Luxembourg compte désormais 14 compagnies en activité. Ainsi, depuis le 14 juin dernier, la firme dessert-elle trois destinations depuis le Grand-Duché : Rome, Bucarest et Skopje. Et la nouvelle venue n’aura pas tardé à faire parler d’elle, mais pas forcément de la manière dont elle rêvait.

Un mois après son premier atterrissage, la compagnie low-cost voit ainsi se lever des vents contraires soufflés par les syndicats LCGB, OGBL et l’habituellement discrète Association luxembourgeoise des pilotes de ligne. Tous dénoncent la politique tarifaire de l’opérateur hongrois, qualifiant de « très mauvaise nouvelle d‘un point de vue social » cette arrivée.

Les trois partenaires crient au loup face à la politique tarifaire agressive de la compagnie qui se décrit elle même comme “ultra-low-cost”. Estimant que cette modalité commerciale « risque de s’avérer socialement désastreuse », commente Paul de Araujo du LCGB.

Le syndicaliste pointe notamment du doigt que certains prix de billet proposés sur les vols Wizz Air seraient même inférieurs au coût des taxes d’aéroport qui lui sont demandés. « Elle va donc voler à perte, à moins d’économiser sur des actes aussi importants que la maintenance de ses avions ou le respect de la tenue et des salaires de ses personnels de bord… »

Aucun emploi créé

En outre, syndicats et association de pilotes critiquent le fait que la compagnie à bas prix soit connue pour ses « pratiques ouvertement antisyndicales et antisociales ». En Roumanie, par exemple, l’entreprise a été reconnue coupable de discrimination après avoir licencié des employés ayant adhéré à des syndicats. D’ailleurs, le PDG de Wizzair se vante que son entreprise est « une compagnie aérienne sans syndicats

Les syndicats condamnent fermement ces pratiques néfastes et expriment leur inquiétude quant à la présence d’une telle compagnie aérienne à l’aéroport grand-ducal. « Vous ne pouvez pas interdire son implantation au Luxembourg. Cependant, les politiciens européens doivent prendre des mesures pour s’assurer que des normes minimales s’appliquent dans le secteur de l’aviation », poursuit Paul de Araujo.

Au Luxembourg, Wizz Air n’a pas l’intention de créer d’emplois, pas plus quelle n’y paiera charges sociales ou impôts, s’offusquent également OGBL, ALPL et LCGB face à l’attitude de la société qui, dans le monde, comte tout de même 8.000 salariés pour une flotte de près de 180 appareils. 53% des vols effectués par la compagnie sont à destination d’aéroports principaux et 47% à destination d’aéroports secondaires.

La compagnie aérienne, qui a déclaré avoir transporté 51 millions de clients en 2022, poursuit un plan de croissance ambitieux. Elle affiche comme but de disposer d’ici 2030 de 500 avions, 20.000 employés, 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires en assurant un million de vols.

Suivez en direct l’état de la circulation au Luxembourg en cliquant notre rubrique TRAFIC