Moins de diesel et plus de watts dans les stations-services du Luxembourg
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 28/10/2022 à 11:10
Le tourisme à la pompe a vécu. Tout du moins l’âge d’or des stations-services du Luxembourg semble passé. C’est en tout cas l’analyse de Romain Hoffmann, à la tête du nouvellement baptisé Groupement Énergies Mobilité Luxembourg.
Il est vrai que les temps sont durs pour les stations du pays. Alors que les tarifs luxembourgeois sont depuis des années plus compétitifs que chez leurs voisins, la crise énergétique a rebattu les cartes. Car voilà des mois, qu’au gré des aides nationales ici et là, faire son plein au Grand-Duché n’est plus une aubaine.
Ajoutez à cela le boom du télétravail qui limite les déplacements quotidiens d’une partie des automobilistes, et vous comprendrez la mine sombre affichée par les professionnels du secteur. « Aux frontières, certains point d’approvisionnement ont vu leur volume de vente chuter de plus de 35 à 45% », déplore-t-on.
Et puis, il y a ces ventes de diesel qui ne cessent de s’effondrer. -20% sur deux ans… Là aussi, l’avenir n’est guère prometteur avec les taxes qui viennent s’ajouter sur les carburants les plus polluants ou l’annonce de l’arrêt de la mise en circulation des voitures à moteur thermique pour 2035.
245 stations dans le doute
Bref, le futur pourrait s’avérer bien sombre pour les 245 stations du Luxembourg. D’autant que le prix du foncier pousse déjà certaines firmes à ne plus vouloir étendre leur réseau, voire même à fermer des sites.
A défaut de lendemains qui chantent, le président de l’ancien Groupement pétrolier luxembourgeois (GPL) voit tout de même s’ouvrir de nouvelles voies pour sa profession. « Nous avons un grand rôle à jouer dans la mobilité, notamment électrique, avec l’implantation de bornes de recharge rapide dans notre réseau de stations.»
Une mission déjà entamée pour satisfaire autant à l’air du temps, répondre aux attentes d’e-véhicules de plus en plus nombreux, et attirer vers les boutiques (là où les marges sont encore profitables) plus d’usagers de la route.
Au total, une soixantaine de bornes seraient déjà en service auprès des traditionnels pompes à essence. «Mais il faut savoir que, dans de nombreux pays, nos maisons-mères ont déjà la position n°1 ou 2 le marché des chargeurs publics.» Alors qui sait, demain verra peut-être émergé le “tourisme à la borne” au Luxembourg…
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