Essai pluvieux, essai heureux. C’est une fine bruine et un mercure frôlant les 2°C qui ont accompagné la 1ère arrivée du tram au Findel. Entre l’arrêt du P+R Héienhaff et le terminus juste au pied du hall d’embarquement, les ultimes centaines de mètres de la nouvelle voie ont été parcourus à l’allure d’un piéton. Prudence de rigueur mais test validé.

Ne reste maintenant plus qu’à attendre 3 mois, le temps de finaliser les derniers aménagements pour que les 3,9 km d’accès entre le quartier des affaires et l’aéroport. Et déjà au pied des pistes, le directeur de Lux-Airport s’impatiente : « Là, avant Noël, le Findel accueillera son 5 millionième passager (du jamais vu!) mais j’ai encore plus hâte de voir si l’arrivée du tram va encore plus booster la fréquentation… »

Mais si Alexander Flassak feint d’être dans le doute, il sait déjà que l’apport du tramway sur le trafic passagers va être conséquent. « Disons que maintenant, avec ce nouveau moyen de transport, on peut dire que notre aéroport est directement au cœur de la capitale. Ce qui est atout considérable, autant pour la clientèle business que loisir »

En plus, sitôt le tronçon Kirchberg-Findel mis en service, les équipes techniques vont libérer de l’espace. Là où étaient stockés engins, matériaux de construction et bureaux, vont refaire surface des places de stationnement supplémentaires. Là encore, un point positif pour Alexander Flassak et les voyageurs.

Grand sourire, la ministre de la Mobilité, préfère évoquer ce « petit pas pour le tram mais grand pas pour l’offre de mobilité ». Ainsi, Yuriko Backes est persuadée que l’apport du tram « moderne, rapide, confortable, fiable… et gratuit » va apporter un plus dans ce que habitants, touristes et hommes d’affaires auront à disposition pour entrer ou quitter la capitale du pays.

Le projet total de la ligne principale du tram aura nécessité 565 millions d’euros d’investissements. Pour ce chantier précisément, il aura fallu payer la construction d’un pont au-dessus de l’A1, la réalisation d’un passage sous le niveau du sol, la pose de deux voies entre Luxexpo et l’aéroport. Un parcours où , également, deux arrêts sont sortis de terre.

L’un près du futur P+R Héienhaff, l’autre au pied des pistes. De quoi désormais finaliser la colonne vertébrale du tram de la capitale qui, au printemps prochain, permettra d’accéder du Findel au Stade de Luxembourg d’un trait. Près de 16 km en accès direct, gare centrale comprise !

Devant l’aéroport, dans la longue file d’attente des taxis, pas un chauffeur n’a commenté l’arrivée du tram multicolore juste devant leurs capots. Une sérieuse concurrence pourtant… « Je pense que les taxis s’ils veulent rester parmi les réflexes des usagers de l’aéroport, vont devoir afficher des tarifs plus attractifs, commente la ministre de la Mobilité. S’ils veulent être une vraie alternative, il faudra qu’ils montrent qu’ils offrent une valeur ajoutée. » La sympathie et le conseil aux clients par exemple…

Marche à blanc

Avant de prendre à bord ses premiers passagers, le dimanche 2 mars 2025, le tram menant vers le Findel fera encore bien des essais. Mais, dès février, l’engin circulera selon ses futurs horaires (du matin au soir) mais sans prendre de voyageurs en charge. Une façon de rôder les conducteurs aux particularités du parcours et tester le matériel. Alimentation comprise.

En effet, cette fois, c’est bien par la voie des airs que le tram reçoit son énergie. Sur les tronçons en circulation dans la capitale, il a été choisi de ne pas larder le ciel de câbles disgracieux.

 

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