L’Europe se calque sur les États-Unis pour renforcer la protection de ses frontières. Sur le même principe que l’Electronic system for travel authorization (Esta), en vigueur depuis 2009 outre atlantique, l’Union européenne va imposer dès 2024 un document obligatoire pour circuler dans son espace Schengen.

Qu’est-ce que ce nouveau document appelé European Travel Information and Authorization System (Etias) ? Réponse.

À ne pas confondre avec un visa

L’Etias n’est pas un visa mais une autorisation de voyage électronique mis en place par la Commission européenne. Il permettra d’effectuer un contrôle de sécurité de chaque candidat au voyage pour déterminer s’il peut ou non entrer dans l’un des 33 pays de l’espace Schengen ou assimilé. Seront concernés les touristes ou voyageurs d’affaires provenant justement d’une liste de pays qui n’ont pas besoin de visa pour entrer dans la zone Schengen.

Ce document lié au passeport d’un voyageur sera valable jusqu’à trois ans ou jusqu’à l’expiration de son passeport. Toute demande de nouveau passeport entrainera une nouvelle demande d’autorisation de voyage Etias.

Avec une autorisation de voyage valide, le visiteur pourra entrer sur le territoire de ces pays européens aussi souvent qu’il le souhaitera pour des séjours allant jusqu’à 3 mois sur une période de 6 mois. Comme aux États-Unis, le document et le passeport seront contrôlés par un garde-frontière à l’arrivée.

Quelles seront les démarches à effectuer ?

Les voyageurs pourront obtenir leur Etias en ligne, en seulement quelques minutes. Les personnes majeures devront se munir de leur carte bancaire, pour procéder au paiement de 7 euros et de leur passeport. La procédure sera gratuite pour les mineurs.

Ils devront alors répondre à des questions au sujet de leur voyage, de leur niveau d'études, leur métier, leurs antécédents judiciaires et bien sûr communiquer leur identité complète avec nom, prénom, date et lieu de naissance, adresse, nationalité, téléphone et adresse email.

Toute personne déclarant rendre visite à des membres de la famille résidant dans l'espace Schengen devra par ailleurs communiquer des informations à leur sujet.

Si la procédure se veut rapide, le délai de réponse, lui, pourra varier selon la décision : entre 4 jours et deux semaines en cas de soupçons.

Quels motifs de refus ?

D'une manière générale, le système Etias permettra aux états européens d'effectuer des contrôles par correspondance avec les bases de données de l'Union européenne ainsi que celles d'Interpol. Selon la réglementation en vigueur, « l’unité nationale Etias de l'État membre responsable aura la possibilité, y compris à l'issue d'un entretien, de délivrer une autorisation de voyage assortie d'une mention recommandant aux autorités frontalières de procéder à une vérification de deuxième ligne ».

Dans moins de 0,1 % des cas, un entretien sera organisé en cas de doutes sur les informations fournies. Ne pas se présenter à un entretien, ou ne pas fournir les documents additionnels requis dans les délais, entraînera un refus de l'Etias. Et son obtention ne garantira pas à 100 % une entrée sur le territoire européen, seul le contrôle à l'aéroport la garantira.

À noter que les voyageurs devront demander l'Etias avec leur propre passeport valide. Tout document de voyage déclaré perdu, volé ou invalide, entraînera le refus du sésame.

Si aucune question d'ordre médical ne sera posée pour une demande d'Etias, le document pourra être refusé si le demandeur présente un « risque épidémique élevé ».

Pour éviter les mauvaises surprises, les voyageurs concernés auront par ailleurs tout intérêt à faire la démarche suffisamment longtemps avant la date de départ, au risque de se retrouver aux portes de l'Europe.

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