Le TGV Luxembourg-Paris menacé de la voie de garage
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 08/02/2024 à 07:02
Multiplier les liaisons TER entre Lorraine et Grand-Duché, on ne reviendra pas sur ce projet (vital des deux côtés de la frontières). Par contre continuer à assurer la ligne Paris-Luxembourg en TGV pourrait ne plus faire partie des objectifs de la SNCF. Pourrait car la Société des chemins de fer français vient d’annoncer vouloir se pencher sur le sort de certaines liaisons déficitaires. Et la connexion entre Tour Eiffel et Gëlle Fra est loin d’être le tronçon le plus rentable sur l’axe Paris-Metz-Nancy…
Aussi, le doute est-il dans l’air sur le devenir de cette offre TGV en place pourtant depuis 2007. Aujourd’hui assuré à raison de 6 TGV par jour, la ligne entre les deux capitales pourrait voir sa fréquence réduite, si ce n’est être rayée du plan de transport entre les deux pays. Un souci qui vaut d’ailleurs maintenant une question parlementaire du député luxembourgeois Laurent Mosar à l’intention de sa ministre de la Mobilité, Yuriko Backes.
Pour le coup, le gouvernement luxembourgeois ne pourra guère peser sur les choix de la SNCF. Tout juste si d’un ministre à l’autre, de Luc Frieden à Emmanuel Macron, quelques petits mots pourront être échangés. Mais ni le Grand-Duché, ni les CFL ne sont décisionnaires sur cette ligne arrivant sur le territoire national.
Un retour en arrière
Certes, histoire de conforter les allers et retours du TGV vers le Luxembourg, le pays pourrait faire valoir la participation de 450 millions de francs français versés (dans les années 1990) par le Grand-Duché à Paris pour la réalisation de cette ligne du TGV-Est. Ou alors rappeler les efforts importants consentis auprès du rail lorrain pour mettre à niveau le réseau ferré sur le sillon mosellan (justement emprunté par ce même TGV). La dernière enveloppe votée pesait tout de même 220 millions d’euros…
À l’heure où l’usage du rail comme mode de transport privilégié, priver une capitale européenne de TGV apparaît comme une aberration. Voilà 16 ans, à l’arrivée du premier train à grande à vitesse dans la capitale européenne, le trajet avait été raccourci d’1h15. Mettant ainsi Paris à (nettement) moins de 3h de Luxembourg et rendant la fréquentation de la ligne bien plus attractive.
Qu’en serait-il d’un retour en arrière ? Sans doute plus de voyages en voitures, en avions (Paris est déjà dans le TOP15 des passagers du Findel) voire d’autres choix de destination dans un sens comme dans l’autre.
Un temps de parcours en voiture à calculer ?
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