La Wallonie préoccupée par l’état de ses ponts
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 26/01/2024 à 11:01
36 millions d’euros annuellement dépensés pour veiller au bon état des 5.661 ponts de Wallonie. Pour un béotien, la dépense pourrait paraître suffisante. Un groupe d’experts suisses, mandaté par le Parlement régional, est d’un avis bien différent. Après avoir étudié les infrastructures en service, leur avis a de quoi faire trembler d’ailleurs…
Si à l’heure actuelle “seulement” 1% des ponts présentent un état alarmant, à budget constant, le taux passeraient à 20% d’ici 2050… Soit plus de 1.100 passages possiblement dangereux et donc interdits de toute circulation. Sachant que c’est déjà le cas pour 6 sites, et que 4 autres ont été placés en circulation limitée.
Faute de moyens engagés en fait, les ponts dont l’état était moyen péricliteraient à vive allure, si la Région n’adopte pas de nouveaux modes de contrôles et d’intervention (et aussi d’une dotation allouée plus importante). Encore faut-il une volonté et… de l’argent surtout !
Ambition trop modeste
Mais pour l’Ecolo, Philippe Henry, ministre en charge des Infrastructures au sud du pays, il n’est plus temps de tergiverser. Selon lui, les spécialistes helvètes ont mis en lumière « la nécessité, au cours des 30 prochaines années, de mobiliser des budgets et des ressources humaines pour intensifier les travaux sur les ponts ».
Actuellement, on compte juste 34 équivalents temps plein pour se préoccuper de ces ouvrages pourtant essentiels à la mobilité des habitants et à l’économie. Il faudra sans doute se résoudre à gonfler le nombre de ces personnels. Mais aussi confier de nouvelles missions à ces agents.
Car le rapport pointe aussi la ligne suivie jusqu’à présent pour l’entretien des 5.661 ouvrages : leur maintenance est « essentiellement basée sur des actions correctives, voire palliatives, – moins dispendieuses à court terme ». Des travaux que le bureau d’études suisse tacle comme « d’ambition plutôt modeste, de nature à ne pas suffisamment préserver les ouvrages des phénomènes de dégradation et, par conséquent, n’empêche pas leur vieillissement». Mauvaise route en somme…
D’où la réaction impérative à trouver pour sauver et conforter pour l’avenir ce qui peut encore l’être, sur ces ponts dont la moyenne d’âge est déjà de 50-60 ans selon le rapport des experts. Des techniciens qui rassurent toutefois : « le risque structural (la ruine inattendue d’un ouvrage) est maîtrisé par les équipes qui connaissent leurs ouvrages et les inspectent régulièrement (…) la sécurité demeure garantie pour l’heure ».
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