La France toujours au point mort sur l’A31bis
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 18/10/2023 à 09:10
Ces derniers temps, Clément Beaune doit souvent entendre les mots de Lorraine, A31 bis et urgence dans son bureau parisien. Il est vrai que l’avis du ministre des Transports français sur le sort de l’axe routier menant au Grand-Duché est particulièrement attendu. Qu’il soit positif ou négatif… Et des conseils, le responsable politique en reçoit de toute sorte sur ce dossier.
Déjà cet été, le Préfet de la Moselle lui a remis un avis sur la nécessité (ou pas) d’élargir la partie nord de l’autoroute et un choix de tracé pour que l’axe routier contourne Thionville. Un avis du représentant de l’État dont nul ne connait la teneur, et que Bruno Touvet émis après des mois de concertation publique.
Mais alors que le ministre devait trancher cette double question avant la rentrée, rien n’est venu. Fin septembre, c’est même un gros nuage qui est venu obscurcir l’horizon. Le gouvernement réservant son avis sur l’A31 bis comme sur d’autres projets autoroutiers du pays à dans « quelques semaines». Depuis… silence radio !
Chacun sa voix, chacun sa voie
Enfin presque silence. Parce que sur ce dossier, des voix ne cessent de presser Clément Beaune de trancher. Les plus récentes en date proviennent des responsables de partis mosellans soutenant la majorité présidentielle (Renaissance, Horizons et Modem). Dans un courrier commun, Lise Simon, Yves Muller et Pierre Cuny rappellent que ce projet est « une condition nécessaire, même si non suffisante, à l’amélioration durable de la mobilité quotidienne et du développement économique de la Moselle ».
Autre voix, mais à contresens, celle de la députée Charlotte Leduc. Le 10 octobre, l’élue Nupes demande, au contraire, au ministre de ne surtout pas prendre de décision définitive, préférant qu’il impose “un moratoire” sur le dossier. Une pause permettant d’étudier plus en profondeur encore les autres investissements à faire dans la mobilité sur le secteur. Quelques jours auparavant déjà, le groupe mosellan d’Europe Ecologie avait réclamé l’abandon du projet.
Un propos qui vient faire écho à celui émis, fin septembre, par le Collectif “Non à l’autoroute A31 bis, tronçon nord”. Dans une lettre, les opposants au projet (jugé « inutile » et qualifié de « déni écologique ») demandait au ministre de renoncer au projet. Et surtout de s’engager « vers des mesures alternatives » pour faciliter les déplacements non seulement des milliers de frontaliers empruntant cet axe chaque jour mais aussi du trafic fret européen Nord-Sud empruntant cette liaison.
Leur espoir tient dans une phrase lâchée par le ministre lors d’une interview. Clément Beaune annonçant que « plusieurs projets autoroutiers» allaient être « arrêtés » au nom de la planification écologique, et souhaitant aller dans une direction« plus de rails, et moins de routes ».
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