Généralement quand on parle voitures au Luxembourg, c’est plutôt pour évoquer les chiffres des immatriculations, le marché du neuf dominé par les firmes allemandes, le leasing ou encore le virage vers l’électromobilité. Plus rarement est-il question… d’épaves. Eh oui, les autos aussi ont une fin. « En 2022, ce sont ainsi 1.500 véhicules hors d’usage (VHU) dont il a fallu assurer la prise en charge au Grand-Duché », indique Andy Maxant tout juste nommé directeur de l’asbl Ecorauto.

Au nom des garagistes du pays, c’est à cette association que revient désormais le soin d’assurer le traitement de ces modèles usagés. Une obligation légale à l’échelle nationale, à laquelle l’Europe va bientôt apporter de nouvelles obligations. « Dans la très grande majorité des cas, ces autos, camionnettes cassées partaient vers des centres de retraitement en Belgique et, dans une moindre mesure, vers la France ou l’Allemagne. Maintenant, ce sera à l’asbl non seulement d‘assurer le transit des VHU mais aussi d’en faire le reporting auprès des autorités », poursuit le responsable.

Ce rapport à fournir portera sur le nombre de véhicules pris en charge mais aussi la “qualité” de la dépollution et du recyclage des pièces effectués. Domaine où les exigences environnementales sont bien plus fortes que par le passé. « Le Luxembourg ne dispose sur son territoire que d’un centre agréé pour ce type d’opérations, à Senningerberg. Mais trop petit pour prendre en charge tout le volume. »


Certes, à l'avenir, le nombre d'épaves grand-ducales à traiter ne devrait pas exploser (notamment parce que bon nombre de véhicules d'occasion locaux finissent entre les mains de frontaliers, et donc à l'étranger). Mais les normes de retraitement, elles, seront plus diverses et exigeantes.

« L'Union européenne pousse, et c'est normal, à un meilleur recyclage des plastiques de tableau de bord, des panneaux de portes, des pneumatiques, des huiles. Mais, demain, il faudra aussi absorber les batteries des véhicules hybrides ou électriques qui arriveront possiblement en fin de vie aussi », note Andy Maxant.

Une "contribution" pour 2024 ?

De cette nouveauté, le directeur d'Ecorauto sait qu'un marché va naître. Les professionnels qui traitent aujourd'hui les carrosseries n'étant pas forcément ceux qui, à l'avenir, pourront s'occuper du lithium des batteries des e-véhicules. « Sur ce seul élément du véhicule, il y a déjç une filière qui se met en place. On voit que certains modules de ces batteries qu'on pensait HS ont encore suffisamment de capacité pour être réemployer dans la fabrication de batterie de stockage domestique. Notre asbl sera en mesure de renseigner les professionnels qui le souhaitent vers les contraintes de cette valorisation technologique et, qui sait, installer leur activité au pays !»

Pour fonctionner, l'association devra disposer de fonds. La structure pourra ainsi lever une sorte d'écotaxe, « disons une "contribution environementale" portant sur chaque véhicule neuf vendu au Luxembourg. »

Quand ? La date de mise en place sera bientôt votée par les différents membres de l'asbl (la Fedamo représentant 170 garages du pays, Mobiz la structure défendant le secteur du leasing et de la location, la Febiac au n om des constructeurs et Ecobatterien organisme chargé de la gestion des piles et accumulateurs usagés). De combien ? Le chiffre n'est pas encore connu, mais « ce sera indolore » par rapport au prix d'achat », promet le directeur.

 

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