Covoiturer. Dans “l’ancien monde” (celui d’avant le Covid, d’avant la crise énergétique, d’avant les 212.000 frontaliers, d’avant un Luxembourg à plus de 648.000 habitants), rares étaient ceux à envisager la chose. Et puis, tout ça est arrivé…

“Heureusement”, le ras-le-bol cumulé des bouchons quotidiens, des trains bondés ou des prix des carburants qui flambent ont fini par changer la donne au Luxembourg et environs. Ainsi, la plateforme de covoiturage Klaxit  se retrouve au premier rang de ce changement de tendance. Tout un symbole pour ce service qui, ici, qui tournait au ralenti depuis trois ans.

Et David di Nardo de témoigner : « C’est bien simple, nous allons atteindre cette semaine le pic des 1.000 trajets/jour réalisés». Sachant, souligne le Directeur du développement commercial de Klaxit que « cette meilleure semaine 2023 correspond déjà à 6 fois le record de 2023… »

100.000 euros à distribuer

Et tous les chiffres à venir témoigne de cette furia nouvelle pour le “carpooling”. Si pour 2021 l’appli et le site en question avait permis la réalisation d’une centaine de trajets dans l’année, 2022 avait vu ce chiffre grimper à 7.340 trajets pour atteindre 13.409 covoiturages assurés rien que sur les cinq premières semaines de 2023 ! Cela en fait des voitures en moins dans la circulation…

Clairement, un des effets booster aura été la mise en place de bonus tant de la part de Paris que des ministères de la Mobilité et de l’Environnement luxembourgeois. Des aides en euros pour inciter les conducteurs à ne plus faire la route en “autosolistes”.

Côté Grand-Duché, une enveloppe de 100.000 euros a été destinée à soutenir cet “encouragement”. Somme dont la validité a été décidée « pour les trajets covoiturés effectués jusqu’au 31 mars (…) dont l’origine ou la destination est située sur le territoire du Luxembourg ».

Mais au vu du boom enregistré, il est légitime de se poser deux questions désormais. Primo, sera-ce suffisant pour ce premier temps ? Secundo, le gouvernement envisage-t-il de poursuivre cette “incentive” ?

Rien qu’une “action de sensibilisation” ?

Pour l’heure, du côté du ministère de la Mobilité, la seule réponse qui tombe est qu’il s’agissait là « d’une action de sensibilisation limitée dans le temps ». A la fin du premier trimestre, les ministres François Bausch et Joëlle Welfring feront le bilan et… « communiqueront leur conclusions ».

En tout cas, les deux ministres écologistes espèrent que, pour beaucoup, cette première expérience de covoiturage soit positive… et reconduite.

Combien sont-ils d’ailleurs à avoir pris cette habitude de partager leur habitacle ? Nul ne le sait. Déjà parce qu’en dehors de Klaxit il existe de multiples plateformes de mise en relation conducteurs/passagers (Blablacar, Mobicoop , etc). Sans parler du “covoiturage spontané” qui peut se mettre en place entre voisins, collègues de travail ou membres d’une même famille.

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