Fermeture de route : les frontaliers en colère
Publié
par
Mathilde Brizion
le 17/05/2024 à 13:05
« Que les dirigeants luxembourgeois vivent le quotidien des frontaliers et qu’ils prennent le bus pendant un mois, on verra s’ils arrivent à tenir le rythme. » Sandrine Mlodzieniak, habitante d’Audun-Le-Tiche, est révoltée. En cause : la fermeture de la route entre Rédange, en Moselle, et Belvaux, un quartier de Sanem, inscrit dans le Plan national de mobilité 2035.
« Plus de 4.000 automobilistes passent par cette route pour aller travailler au Grand-Duché le matin, indique Sandrine Mlodzieniak. Le point de frontière va fermer mais le problème ne va pas disparaître. Le trafic, déjà saturé, sera rabattu ailleurs, à Audun-Le-Tiche. » En effet, les usagers devront faire un détour de 8km et emprunter la liaison de Micheville, située au nord de cette commune.
Sandrine Mlodzieniak compte bien se faire entendre : la frontalière a lancé une pétition sur le site de la Chambre pour stopper la fermeture. Ouverte depuis dix jours, elle a déjà recueilli 1.302 signatures, soit plus d’un quart de celles requises pour un débat à la Chambre.
« Une circulation invivable » à Audun-Le-Tiche
« Nous sommes dans l’espace Schengen, nous sommes censés avoir un droit de circulation entre la France et le Luxembourg. Et là le gouvernement luxembourgeois nous ferme un point de frontière. C’est scandaleux », s’insurge Sandrine Mlodzieniak.
Une consternation partagée par Viviane Fattorelli, la maire d’Audun-le-Tiche. « La circulation à Audun est déjà invivable aux heures de pointe. Avec le trafic supplémentaire induit par la fermeture de route entre Rédange et Belvaux, cela sera encore pire », se désole-t-elle.
La pétitionnaire Sandrine Mlodzieniak souhaite alors un développement de l’offre de transports en commun. « Si j’avais un bus qui partait d’Audun-Le-Tiche et qui arrivait directement au P+R d’Hollerich, je serais contente, je ne prendrais pas la voiture. Il faut prévoir un réseau CFL digne de ce nom ! Pour le moment les bus ne sont pas qualitatifs car ils ne correspondent pas aux horaires des frontaliers. »
De son côté, Viviane Fattorelli se veut plus réaliste. « Ce n’est pas un bus CFL qui va régler le problème du trafic. La question de la mobilité est beaucoup plus délicate. De plus, les CFL ne souhaitent pas rajouter d’autocars à Audun-Le-Tiche car nous ne possédons pas de voies à haut niveau de service dédiées à plus de lignes. »
La Maire d’Audun-Le-Tiche met en avant le flou juridique qui entoure sa commune, écartelée entre plusieurs autorités (celle de la Meurthe-et-Moselle, de la Moselle et des CFL). « Nous sommes dans une zone grise en terme de légalité et il ne suffit pas de dire “on rajoute un bus”. C’est plus compliqué que cela. »
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