Bien sûr qu’au Findel, les vols nocturnes ne constituent pas la majorité du trafic aérien. Avec 2.553 atterrissages ou décollages enregistrés l’an passé aux horaires de nuit (23h-6h), ces mouvements ne représentaient que 2,7 % des mouvements d’appareils constatés en 2023. Mais pour la tranquillité des riverains, la remontée de ces arrivées et départs n’a rien de satisfaisant.

Alors que la réfection de la piste de l’aéroport luxembourgeois, de nuit, avait sérieusement réduit ce nombre de vols, l’achèvement des travaux a marqué la fin de cette quiétude. En cause, selon la ministre de la Mobilité interrogée sur ce phénomène, de plus en plus de retards affectant des vols réguliers. Et pour ces liaisons, une exception s’applique. Et s’applique d’autant plus souvent que la remontée en flèche du trafic aérien a entraîné bien des « problèmes de gestion du trafic en route, respectivement sur d’autres aéroports de départ ». Sans oublier des conditions météo défavorables « conduisant à des perturbations occasionnelles ».

À cela viennent s’ajouter bien d’autres “exceptions” permettant aux pilotes d’être accueillis ou partir du Findel. Une liste rappelée par Yuriko Backes et qui intègre aussi bien les vols gouvernementaux, les vols de recherche et sauvetage, les trajets humanitaires, les avions en détresse, les vols non  réguliers effectués par des compagnies aériennes ayant le Findel comme “port d’attache” (sous autorisation préalable), etc.

Plan d’action à venir

« La majorité des vols de nuits sont couverts par ces dérogations permanentes », indique la ministre luxembourgeoise. Yuriko Backes minimisant d’ailleurs la nuisance engendrée en analysant les plaintes reçues au sujet de l’activité du Findel. Car si, en 2023, 2.183 doléances ont ainsi été reçues par l’ANA, l’Administration de la navigation aérienne constate que très peu d’entre elles concernaient des vols nocturnes (– de 2%).

Reste tout de même que le nombre de reproches sur des vols constatés à la nuit tombée remonte depuis deux ans. Et cela majoritairement pour des mouvements ayant eu lieu juste avant minuit. Aussi, ce point fera-t-il l’objet d’une attention particulière dans le cadre de la réflexion engagée pour l’élaboration du prochain plan d’action contre le bruit
aéroportuaire.

À la bonne heure

Et ailleurs, comment ça se passe ? En fait, aucune réglementation globale ne s'applique aux aéroports concernant leurs horaires d'ouverture de piste. Le plus souvent, ce sont donc les autorités locales ou régionales qui actent les heures et permissions pour les vols de nuit.

Ainsi, les aéroports de Liège, Francfort-Hahn ou Cologne/Bonn restent ouverts non-stop, sans aucune restriction particulière sur le timing d'arrivées et départs des avions. D'autres sites comme Francfort ou Amsterdam Schipol ont un « régime plus strict », selon les mots de la ministre luxembourgeoise de la Mobilité. Autre exemple : la Suisse a introduit une interdiction fédérale des vols de nuit entre minuit et 5h du matin. Et Yuriko Backes de pointer du doigt que ces différences de durée permise d'exploitation des pistes « peuvent représenter un avantage concurrentiel entre aéroports ».

 

 

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