Coup de frein à l’interdiction des véhicules thermiques en 2035 ?
Publié
par
Aymeric Henniaux
le 05/03/2023 à 07:03
5 commentaires
La nouvelle est tombée dans la matinée du vendredi 3 mars, soit seulement quatre jours avant la date du vote, programmé mardi 7 prochain : l’Allemagne ne compte pas (ou plutôt « plus ») voter la mesure interdisant la vente de véhicules thermiques neufs à partir de 2035.
L’ultime instance
Pourtant, le projet de loi qui vise à réduire les émissions de CO2 à zéro dans douze ans pour les modèles neufs de voitures et de camionnettes avait déjà été validé par la Commission européenne à l’automne dernier.
Mieux : le texte avait même été voté par les eurodéputés du Parlement européen en février. Il ne lui restait donc à franchir qu’une seule et dernière étape avant son application : être définitivement adopté cette fois par le Conseil de l’Union européenne.
Dans son fonctionnement, ce Conseil ne compte pas de membre fixe. En fonction du sujet à l’ordre du jour, chaque pays envoie un ministre ayant dans son portefeuille la thématique traitée. Le Conseil de l’Union européenne, est la voix des États membres de l’UE : il adopte la législation et coordonne les politiques de l’UE.
L’importance de l’Allemagne
À quelques jours de la prochaine réunion de ce Conseil, l’Allemagne a donc annoncé cette semaine son intention de s’abstenir lors du vote sur l’interdiction des véhicules polluants à partir de 2035.
Si l’Italie a depuis le début affiché son opposition à ce projet de loi, rejoint depuis par la Pologne, et que la Bulgarie comptait elle aussi s’abstenir, la décision de l’Allemagne, de par l’importance du pays, compromet complètement le vote.
En effet, pour que le texte soit définitivement entériné par les instances européennes, il doit avoir été voté par au minimum 55 % des États membres, représentant au moins 65 % de la population de l’Union européenne. L’absence de l’Allemagne, pays le plus peuplé des 27 avec ses 83 millions d’habitants, empêche mécaniquement le vote d’aboutir.
Les raisons de l’abstention
Si les Allemands ont finalement reculé dans la dernière ligne droite, c’est qu’ils exigent toujours des garanties de Bruxelles concernant les carburants synthétiques.
Concrètement, l’objectif de Berlin est que ces carburants puissent continuer à être utilisés dans les moteurs à combustion au-delà de 2035, échappant de facto à l’interdiction européenne. Et pour cause : outre-Moselle, l’industrie automobile a largement investi dans cette voie depuis plusieurs années maintenant.
En ce sens, la Commission européenne s’était engagée à donner son aval pour une éventuelle exonération des carburants synthétiques après 2035, à la condition que ceux-ci parviennent à ne plus émettre de gaz à effet de serre. Avec cette abstention, l’Allemagne entend donc rappeler à Bruxelles son engagement.
Pour laisser un commentaire veuillez vous connecter ou inscrivez-vous.
Birddog
Disons qu'une bonne douzaine de prescripteurs royalement payés imposent leurs idées à 500 millions de contribuables. Heureusement, il existent encore 7,5 milliards de gens dans 168 différents pays de ce monde qui ne sont pas obsédés par cette idéologie malsaine.
CrazyCatLady
En tant qu'adepte de "Vanlife", je suis soulagée 😁.
mods
La France a tragiquement prouvé son absence de politique énergétique : quel psoitionnement sur le nucléaire ? Cafouillage du à manque de compétence dans l'entretien du parc existent, relance de centrales thermqiues !
Dans ce contexte il serait indescent de se prononcer sur un tel texte. Il y a d'autre priorité comme penser les problématique dans leur globalité et au niveau européen plutot que de chercher comme toujours à interdire ...
Babaluba
Lets hope we have still enough european countries that have common sense and can stop these "electrification" madness with no real plan for real people, just money makers for the big companies, same as usual.
freakdedansfreakdehors
Bien sur qu'il faut garder des voitures thermiques, tout le monde ne sait pas ce payer une électrique au prix faramineux de plus de 40000 Euro sans parler de la box de recharge, ni même recharger ou exactement quand on roule, beaucoup de bornes au Grand Duché, France, Belgique et le temps d'attente devant les bornes qui des fois son unitilisable pas compatible ou même ne fonctionnant pas, merveilleuse Europe des fonctionnaires nantis de Bruxelles mais nos chers Guignols de tout bords de tout les pays Européens roulent-ils en électriques ?
Bien sur que non, ha ha ha
Ne parlons pas de l'autonomie de ces électriques ni de leurs couts de recharge chez soi ou sur une borne public ...