Avec Couche-Tard, Total prépare son avenir au Luxembourg
Publié
par
Aymeric Henniaux
le 16/03/2023 à 17:03
Mine de rien, c’est une petite révolution : TotalÉnergies a annoncé jeudi 16 mars avoir conclu une série d’accords avec le groupe Couche Tard, entérinant son intention de, soit, créer avec lui une coentreprise dans chacune de ses stations-services belges et luxembourgeoises, soit lui céder l’intégralité de ses stations en Allemagne et aux Pays-Bas.
Au Luxembourg et en Belgique, une coentreprise
Dans le Grand-Duché et en Belgique, la direction de TotalÉnergies a donc décidé de s’associer au spécialiste des magasins de proximité avec boutique et offre de restauration ouverts 7j/7, dans le cadre de coentreprises (qui seront détenues à 40 % par TotalÉnergies et 60 % par Couche Tard).
Sur l’ensemble des deux pays, où le groupe pétrolier se revendique leader sur son secteur, cela représente au total 619 stations-services. Pour justifier ce choix stratégique, la communication de Total assure que ce partenariat « permettra d’accélérer la transformation de ces deux réseaux en maximisant leurs ventes hors carburants-pétroliers ».
Cession complète en Allemagne
Du côté de l’Allemagne, ainsi qu’aux Pays-Bas, l’accord suppose de céder toutes les stations-services détenues par TotalÉnergies à Couche-Tard, mettant en avant l’intérêt de profiter d’une « expertise d’un acteur du commerce de proximité » considérée comme « primordiale ».
Dans ces deux pays, le groupe pétrolier français, devenu compagnie de production et de fourniture d’énergies, n’est pas leader sur le marché. Néanmoins, sa présence n’est pas négligeable puisque l’on compte 1 198 stations en Allemagne et 392 aux Pays-Bas.
En ligne de mire : la neutralité carbone pour 2050
Pour TotalÉnergies, cette association avec Couche Tard s’inscrit « dans une stratégie de transformation avec l’ambition d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 ». D’ores et déjà, le groupe français « s’est fixé pour objectif de réduire de 30 % ses ventes de produits pétroliers d’ici 2030 ».
Concrètement, avec l’interdiction de vendre des véhicules thermiques neufs à partir de 2035 (bien que toujours suspendue au vote du gouvernement allemand), l’enjeu pour Total est de « développer la part des revenus qui n’est pas liée aux carburants dans ses réseaux », sachant qu’avec cette future règlementation européenne les stations du groupe sur le Vieux Continent « seront confrontés à une perte de leurs revenus liée aux carburants ». Les propriétaires de véhicules électriques auront en effet davantage tendance à les recharger à domicile et non en station.
D’un montant de 3,1 milliards d’euros, le projet de transaction doit être finalisé d’ici à la fin 2023. L’enseigne « TotalÉnergies » restera par ailleurs accrochée sur la devanture des stations-services tant que celles-ci continueront à vendre de l’essence et du diesel (au minimum pendant au moins cinq ans).
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