Automobile : les hybrides allemandes en pleine crise
Publié
par
Aymeric Henniaux
le 18/04/2023 à 06:04
A croire que les automobilistes ne veulent plus d’entre-deux. Entre les défenseurs des voitures thermiques et les partisans de la mobilité toute électrique, la voix des amateurs de véhicules hybrides de marques allemandes (Audi, Volkswagen, Mercedes, BMW) semble de plus en plus faible.
Pourtant, en 1899, le projet pionnier de Henri Pieper Junior (fils de l’ingénieur belge du même nom connu pour ses travaux autour de la propulsion électrique) de créer le tout premier véhicule pouvant fonctionner à la fois avec de l’essence et de l’électricité s’avérait une belle promesse d’avenir.
Des ventes en chute libre
« Effondrement », « coup de frein » voire « désastre » comme résumé dans un récent article du quotidien allemand Handelsblatt : ces derniers mois les hybrides germaniques n’ont clairement plus le vent en poupe.
Cette évolution du marché se vérifie notamment dans leur propre pays de construction, chez le voisin allemand donc, où les ventes d’hybrides ont chuté de 45 % au cours du premier trimestre 2023.
Les raisons d’une bérézina
Si, à l’origine, le concept voulant allier un carburant fossile (l’essence) à une énergie non polluante (l’électricité) pour optimiser sa consommation et limiter son empreinte carbone paraissait séduisant, il semble donc commencer aujourd’hui à montrer toutes ses limites.
La faute déjà au gouvernement d’Olaf Scholz et sa décision de stopper, fin 2022, les primes d’aide à l’achat d’un véhicule hybride pour les conducteurs allemands. Pour rappel, celles-ci pouvaient monter jusqu’à 6 750 euros.
La faute encore à certaines études, comme celle de l’institut Fraunhofer pour les systèmes et l’innovation, publiée l’été dernier, et qui révélait que la consommation des voitures hybrides était en réalité « trois fois plus élevée que les données d’usine pour les modèles à usage privé et cinq fois plus pour les voitures de fonction ».
La faute, enfin, à la décision de l’Union européenne d’interdire purement et simplement la vente de véhicules thermiques neufs à l’horizon 2035. Une interdiction englobant les hybrides car circulant en partie grâce à un carburant issu d’un combustible fossile. La question d’une exception pour les véhicules roulant avec des carburants de synthèse a d’ailleurs pris une importance toute particulière en Allemagne.
L’essor de l’électrique
Pendant ce temps-là, quand l’hybride flanche, l’électrique bondit. Car si les ventes de voitures hybrides ne se sont jamais aussi mal portées, celles des modèles 100 % électriques connaissent au contraire une croissance jamais vue !
En Allemagne, toujours au premier trimestre 2023, on a dénombré précisément 94 736 unités vendues de véhicules électriques (contre seulement 37 545 hybrides).
Quant au Luxembourg, la tendance est plus mesurée : certes, la part des véhicules roulant uniquement à l’électrique a bien progressé entre 2021 et 2022, passant de 10,5 % à 15,2 % des immatriculations dans le pays, toutefois la part des modèles hybrides a continué de progresser au Grand-Duché (de 26,3 % à 28,2 % des nouvelles immatriculations).
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