Le Viaduc de la Chiers avait été à peine mis en service, en 1987, que déjà certains l’estimaient trop étroit… Le temps leur a donné raison. Et en raison de l’augmentation du trafic routier (frontaliers et camions notamment), ce point de passage entre le Nord de la Meurthe-et-Moselle et le Luxembourg et la Belgique voisine est devenu l’un des points stratégique de la circulation transfrontalière.

Et la “patate chaude” n’est désormais plus entre les mains de l’État. En effet, c’est maintenant la Région Grand Est qui a pris le “contrôle” de la RN52 (voir plus bas). À compter de ce 1er janvier 2025, elle en assure désormais l’entretien et la gestion.

Ainsi, comme 525 km de routes structurant Alsace, Lorraine et Champagne-Ardenne, la Région a maintenant cet impressionnant ouvrage d’art de 589 mètres de long sous son aile. Et déjà un projet pointe : doubler le nombre de voies de ce “pont” d’acier et béton et lui adjoindre une bande d’arrêt d’urgence dans chaque sens.

Une sorte de péage

Si l’opération s’annonce déjà impressionnante (l’ouvrage culmine à 50 m au-dessus des toits de la commune de Rehon), elle reste techniquement envisageable. D’ailleurs, l’hypothèse a déjà été envisagée et même un devis établi. Ainsi, en 1999, les spécialistes estimaient pareil chantier à 15 millions d’euros. On imagine aisément que la facture a plus que doublé depuis…

Mais faute d’argent, le projet était resté dans les cartons… et le voilà réapparaissant dans les projets régionaux. Sauf que là encore l’investissement ne sera envisagé que si la collectivité dispose des moyens suffisants et que l’État apporte un soutien financier à l’opération.

Pour la Région Grand Est, la remise en état et l’amélioration des routes reprises ne peut passer que via la mise en place d’une source financière nouvelle : l’éco-contribution Poids lourds. Autrement dit une sorte de péage portant uniquement sur le passage des camions de plus de 3,5 tonnes empruntant les axes concédés.

D’ici 2035, estime la Région, cette “redevance kilométrique” pourrait générer jusqu’à 1 milliard d’euros d’investissements. Un calcul qui tient compte d’un démarrage dès 2027 de ce système de taxation (existant déjà à l’étranger, en Belgique ou Allemagne notamment).

Le Viaduc de la Chiers pourrait alors, enfin, disposer d’une largeur et de conditions de sécurité digne du statut autoroutier que l’importance du trafic nécessite à cet endroit. Pour l’heure, le projet fait partie de la trentaine de points jugés prioritaires par la Région.

Des euros sous le bitume

Insatisfaisante du montant de l’investissement et de l’état de certaines nationales et autoroutes, la Région Grand Est a demandé à bénéficier d’une expérimentation. Jusqu’en 2029, elle reprend cette charge à l’État avec l’ambition dès 2025 de miser 92 millions d’euros pour cette mission (soit le triple de ce que dépensait le pays pour ces mêmes 525 km…).

En Lorraine, sont mis dans le panier régional la RN52 (Pays-haut) mais aussi l’A30, l’A31 (axe Nord Sud) ou encore la RN4 qui mène des portes de l’Alsace à celles de la Champagne en direction  de Paris.

Sur la totalité des axes repris, la collectivité estime que 50% des chaussées nécessitent « un entretien de surface » et 12% des ouvrages d’art requièrent « des travaux lourds », à l’image de ceux envisagés sur le Viaduc de la Chiers. Près de Metz, la Région envisage aussi la pose de murs anti-bruit le long de l’A31.

 

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