Plus le 4 avril approche, plus le bourgmestre de Bettembourg, Laurent Zeimet (CSV), se réjouit. Pas seulement parce que ce jour-là, il coupera un ruban inaugural. Mais surtout parce que sa commune, ses 12.000 habitants et des milliers de véhicules vont pouvoir retraverser la commune sans passer par d’inombrables déviations. Ça y est : le nouveau pont Emile Hammerel est en place. L’ouvrage (un bow string bridge, pour reprendre les termes des architectes) reliant les moitiés Est et Ouest de la ville.

Ce 4 avril, les discours devront être brefs, la réouverture à la circulation de l’ouvrage étant programmée pour 19h tapantes !  Mais avant de revoir passer les véhicules, Laurent Zeimet a un commentaire à la bouche : « C’était un chantier pas comme les autres ! » Une évidence que l’élu a perçu dès la phase de préparation du chantier.  «Nous avons travaillé avec l’administration des routes, les CFL et les services d’urgence pour tout planifier. Personne ne savait vraiment comment le chantier allait affecter la circulation»

Pas simple en effet de prévoir comment les 10.000 usagers empruntant chaque jour l’ancien pont allaient réagir. Locaux comme frontaliers trouvant tous en ce point un passage indispensable à leurs déplacements.  « Finalement, ça s’est mieux passé que ce que nous avions prévu, est soulagé le bourgmestre au terme d’un chantier qui aura duré un peu plus d’un an. Il aura fallu beaucoup de compréhension pour que les gens acceptent de faire un tour de manège autour de Bettembourg pendant ces longs mois. »

Les commerçants de Bettembourg ont également dû faire preuve de patience. « Eux et les nombreux restaurateurs que nous avons étaient inquiets et ils n’ont certainement pas passé un bon moment. » Mais il n’y avait guère d’autre alternative envisageable.

Le délabrement de l’ancienne construction ne rendait plus la circulation possible à moyen terme. Et reconstruire un tel ouvrage en plein milieu d’une ville relevait du challenge technique. On parle tout de même de bâtir en quelques mois un pont de 148 mètres, dont la charpente à elle seule pèse 1.300 tonnes, disposant d’un arc dont le point haut culmine 22,50 m au-dessus de la chaussée et d’une structure comptant 44 suspentes. Tout ça pour environ 18 millions d’euros, facture des 1.160 m² d’enrobé comprise . « Nous n’avons eu qu’à serrer les dents en attendant… »

Reste maintenant à savoir si les automobilistes retomberont dans leurs anciennes habitudes et utiliseront Bettembourg comme raccourci ou s’ils conserveront l’itinéraire qu’ils ont été contraints d’emprunter depuis la mi-mars 2024.

Sur ce point, Laurent Zeimet a tout de même l’espoir (l’envie en tous cas) que le trafic routier diminue dans la commune : « Je n’ose pas faire de prédiction. Mais au moins, l’A3 voisine est maintenant à 2 x ­3 voies. Nous devons voir comment tout cela se met en place. » Bien sûr, l’élu préférerait ceux qui ne viennent pas pour découvrir les magasins, les restaurants ou le Parc Merveilleux restent sur l’autoroute…

Quoi qu’il en soit, le nouveau pont est maintenant parti pour durer longtemps. « Nos contemporains ne vivront pas assez longtemps pour voir ce pont remplacé. Les générations futures en profiteront », espère le bourgmestre.

Mais pas question pour la ville d’en finir avec les chantiers, soit dit en passant« En février, les Ponts et Chaussées ont commencé à reconstruire l’entrée de Bettembourg dans la rue de Luxembourg. Cela prendra encore quelques mois. Là aussi, les travaux ne sont pas faciles mais la circulation continue », relativise Laurent Zeimet.

 

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