Olivier, 43 ans : « Je ne me sens pas comme un frontalier ordinaire »
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par
CaptainListe
le 03/09/2015 à 04:09
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« Originaire du Nord de la Meuse, j’ai commencé à travailler au Luxembourg en 1998, via l’intérim. Je venais de terminer mes études de L.E.A. (langues étrangères appliquées) à Metz, et j’avais postulé en France sans grand succès. Et comme certains de mes amis avaient trouvé leur premier job au Grand-Duché, c’est donc tout naturellement que j’ai décidé d’y tenter ma chance également…
Ainsi, j’ai rapidement débuté dans une banque, avec un contrat d’un mois, qui a été prolongé de deux mois supplémentaires. Après une courte période de chômage, j’ai retrouvé un emploi, en mars 1999, toujours en intérim, dans une banque japonaise ; trois mois après, je signais un CDI. C’était l’époque où le secteur bancaire connaissait une forte expansion.
Habitant Metz, j’effectuais chaque jour le trajet en voiture, jusqu’à mon lieu de travail situé au Kirchberg. En ce temps-là, les bouchons étaient encore rares : une fois par mois, tout au plus ; maintenant, il y en a tous les jours.
Un choix stratégique payant
Mon CDI en poche, j’ai décidé de me rapprocher du Luxembourg, d’abord comme locataire. Quelques années plus tard, j’ai alors acheté un appartement à Mondorff : un choix stratégique qui s’avère aujourd’hui payant…
En septembre 2001, je rejoignais mon actuel employeur, une banque luxembourgeoise. Aujourd’hui, cela fait maintenant plus de seize ans que je travaille au Luxembourg ; et je compte bien y poursuivre ma carrière ; je souhaite toutefois garder mon lieu de résidence en France.
Au Grand-Duché, les formalités administratives me semblaient plus lourdes et compliquées. Je n’avais d’ailleurs guère confiance ni dans le système de santé, ni dans les médecins luxembourgeois. A l’époque le système de médecin référent n’existant pas, je pouvais aller chez le docteur de mon choix ; et le régime local de sécurité sociale d’Alsace-Moselle remboursait bien et vite, grâce à la carte vitale, qui n’existe toujours que d’un côté de la frontière. Le prix élevé des loyers enfin, a aussi dicté mon choix de rester frontalier.
Je continue donc à vivre là où je suis. D’autant qu’à Mondorff on bénéficie des infrastructures de transports et des commerces luxembourgeois. Et le fait d’habiter là où peu de frontaliers résident, avec ce paysage de vignes qui est très beau, c’est un confort très appréciable.
De plus, une fois que le rond-point d’Hellange sera terminé, on aura enfin une autoroute sans bypass, ni travaux, un gain de temps dans mes trajets quotidiens. Aujourd’hui, il me faut 30 minutes pour rejoindre mon lieu de travail, contre une heure à une heure et demie par les transports en commun, avec une ligne de bus 304 qui passe toutes les deux heures, et une correspondance.
Sorties et courses au Luxembourg
Au final, je ne me sens pas comme un frontalier ordinaire. Je vais régulièrement au Luxembourg pour y faire mes courses : en semaine, mais aussi le dimanche matin, les magasins étant ouverts tout le week-end. De même pour les sorties : je vais essentiellement à Luxembourg-Ville, où les cinémas proposent les films en version originale. Je consacre donc la moitié de mes dépenses au Grand-Duché, un peu en Allemagne, et le reste en France.
Aussi, je ne m’identifie pas aux autres frontaliers, qui viennent juste là pour y travailler, y toucher leur paie et la virer dans leur pays de résidence. Je consomme aussi au Luxembourg, j’y ai mon prêt immobilier, j’y fais réparer ma voiture, car le service est plus sérieux. Dans mon quotidien, l’avantage d’être frontalier, c’est de toucher un salaire, qui est le double de ceux pratiqués en France, et de payer un loyer ou une habitation moins chers. »
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tash77
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orbán_istván
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