C’est au Luxembourg que Loïc, jeune Guénangeois a obtenu son premier emploi, 6 mois après avoir terminé ses études. En CDI depuis un an maintenant, cet intégrateur Web n’avait pourtant aucune expérience professionnelle et a forgé lui-même ses compétences.

Embauché suite à une candidature spontanée, c’est surtout son expérience personnelle qui a intéressé ses recruteurs : « Je ne voulais pas arriver dans le monde du travail sans rien savoir » explique-t-il, c’est pourquoi il passait son temps à coder des sites chez lui à l’aide d’un simple éditeur de texte.

Avec un salaire de 1900 € net, complété par 150 € de tickets restaurants, Loïc ne se plaint pas du « SMIC Luxembourgeois », qu’il considère bien plus avantageux que le minimum salarial en France.

Un contraste fort avec Metz et Thionville

Pour rejoindre le Grand-Duché et son emploi à Luxembourg-Ville, Loïc doit prendre sa voiture, puis le train et terminer son trajet à pieds. S’il préférerait travailler à domicile, il ne s’apitoie pas pour autant : « ce n’est pas donné à tout le monde de faire son trajet en 1h00 ».

D’ailleurs, au premier abord, il estime que la frontière n’existe plus et que la seule exigence des recruteurs du Grand-Duché est de parler luxembourgeois, il admet avoir été choqué par la grande politesse et le savoir vivre des résidents : « Quand je monte dans un bus, il n’y a pas de tags, tout est propre, on me dit bonjour, on me laisse passer pour sortir […] dans la rue, les voitures s’arrêtent pour me laisser traverser ». Il fait le contraste avec Metz et Thionville : « c’est peut être un autre pays qui se trouve à 40km de chez moi, mais j’ai l’impression d’être sur une autre planète ».

« Le système scolaire est complètement à côté de la plaque »

Détenteur de plusieurs diplômes, dont un BTS Informatique et Réseaux, et une Licence Professionnelle, il affirme que ses études ne l’ont jamais préparé à la vie active : « J’ai eu des bases pour créer des sites web, des méthodes pour passer des entretiens d’embauche, écrire des CV, … mais une fois dans le monde de l’entreprise je me suis rendu compte que le système scolaire est complètement à côté de la plaque ».

Il blâme tout particulièrement les professeurs dépassés par les réalités du marché de l’emploi : « à l’école on devait écrire les CV et lettres de motivation à la main, sur feuille blanche, … plus personne envoie son CV par courrier, un e-mail est tellement plus rapide et lisible ». Pour les premiers entretiens, « j’avais dû mettre un costume, avoir une certaine gestuelle, … quand je suis arrivé à mon tout premier entretien, la personne en face de moi était en T-shirt et en jean ».

Et la transition fut difficile : « Lorsque je suis arrivé dans mon agence on m’a demandé d’oublier tout ce que je savais car on allait me reformer, ça a été un choc au début mais quand je vois ma nouvelle façon de travailler, c’est le jour et la nuit ».

En conclusion, Loïc a revu sa vision des choses et considère maintenant que dans ce domaine, ce ne sont pas forcément les diplômes qui comptent : « une personne qui a décidé d’arrêter l’école au BAC et qui a appris la programmation web via le net, des tutoriels, a toutes ses chances de trouver un emploi même s’il n’a pas de diplôme ».

A.G.