Elodie, sage-femme : être frontalière « permet de vivre différemment »
Publié
par
Aurelien G.
le 24/07/2015 à 08:07
Elodie, 30 ans, est sage-femme au Luxembourg depuis 6 ans. Si passer la frontière pour exercer son travail n’a pas été simple, à force de persévérance, la Thionvilloise gagne aujourd’hui plus du double de ce qu’elle pourrait toucher en France et le côté multiculturel du Grand-Duché offre une particularité à son lieu de travail.
Elodie a d’abord enchaîné les contrats de remplacement en tant que sage-femme polyvalente dans de petites cliniques en France, ce qui lui a permis d’acquérir de l’expérience et de nombreuses compétences pour exercer pleinement sa fonction.
A la fin de ses contrats, faute de travail en France, elle a décidé de franchir la frontière. Après quelques postes en CDD à droite et à gauche, elle a obtenu un poste de sage-femme dans une clinique de la capitale.
La démarche n’a pas été si simple…
Pas si simple de devenir sage-femme au Luxembourg avec un diplôme étranger. Comme beaucoup de frontaliers travaillant dans le domaine médical, elle a dû demander une autorisation d’exercer dans le pays et faire homologuer son diplôme.
Après 6 mois de période d’essai, puis plusieurs CDD sur une période de 2 ans, elle décroche enfin un CDI, qui lui offre la sécurité de l’emploi.
« 2700€ nets, avec une augmentation de 10% tous les deux ans »
Elodie pratique le covoiturage pour se rendre à son travail et ne rencontre que rarement des difficultés pour franchir la frontière, car elle a des horaires décalés. Son planning varie constamment : elle peut être soit du matin, soit de l’après-midi, soit du soir, y compris les week-ends et jours fériés. Cependant, ses sacrifices paient : « Mon travail prend beaucoup de temps, 40h semaine et 2h de trajets par jour, mais ce que je gagne me permet de vivre différemment ». D’ailleurs, elle est aussi récompensée par « une prime de Noël et de vacances et des suppléments pour les week-ends, nuits et fériés travaillés ».
Désormais, elle gagne plus du double de ce qu’elle pourrait toucher en France pour un même poste : « au démarrage 2700€ nets, avec une augmentation de 10% tous les deux ans pour l’ancienneté ». Cette nette différence lui permet de partir en vacances, faire des travaux dans son appartement, bref de mieux vivre.
« J’apprécie beaucoup le côté multiculturel au Luxembourg »
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’anglais est une condition pour exercer à son poste. Son entretien d’embauche s’est passé entièrement dans la langue de Shakespeare.
C’est la localisation de la clinique qui réclame cette maîtrise particulière. Située près de multinationales, elle accueille « beaucoup de patientes qui y travaillent et qui sont originaires de tous les pays d’Europe : la langue la plus facile pour se comprendre est alors naturellement l’anglais ». Et c’est un vrai bassin de culture, puisque ses patientes viennent de tous les horizons comme la Chine, l’Irlande, la Finlande, le Népal, la Russie, la Pologne, le Brésil, le Mexique et bien d’autres ! « J’apprécie beaucoup le côté multiculturel au Luxembourg », nous indique-t-elle.
A l’avenir, Elodie aimerait « [se] former dans d’autres domaines liés à [son] métier ». Ceux qui l’intéressent le plus sont l’haptonomie, l’acupuncture et l’homéopathie. En ce moment, elle songe aussi à perfectionner son allemand grâce à une formation proposée par la clinique.
Elle nous avance également qu’elle pourrait « changer de service ou devenir cadre ». En résumé, Elodie a beaucoup d’ambition et un avenir prometteur.
A.G.
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