En juillet dernier, à l’heure d’évoquer diverses réductions fiscales possibles, le ministre des Finances du Luxembourg avait annoncé réfléchir sur un crédit d’impôt uniquement orienté vers les quelque 52.500 travailleurs frontaliers allemands. Pour Gilles Roth, il s’agissait là du moyen trouvé pour compenser la mesure envisagée par Berlin de taxer ces salariés sur les heures supplémentaires effectués au Grand-Duché… Et cela alors même qu’au pays, les heures supplémentaires sont en principe exonérées d’impôts.

Il était alors question d’une enveloppe de 700 euros maximum par an accordable. Insuffisant, viennent de retoquer OGBL et LCGB. En effet, selon les deux syndicats, la somme en question ne couvriraient, en moyenne que 35% de l’imposition supplémentaire qui viendrait s’appliquer

Les deux présidents, Patrick Dury et Nora Back, ont eu l’occasion de le signaler au ministre. Un Gilles Roth pas forcément d’avis à aller au-delà. D’où un communiqué commun des deux organisations lui demandant de mieux faire.

Gare aux écueils

Dans leur argumentaire, les syndicats rappellent au Gouvernement l’importance de la main d’œuvre venue des Länder voisins (un quart des frontraliers). Tout comme ils indiquent que la différence des salaires entre Allemagne et Luxembourg a tendance à se réduire, rendant l’attractivité du pays plus aussi grande que par le passé (et cela dans une période où les sociétés grand-ducales peinent à recruter).

Par ailleurs, entre recours au télétravail réduit, problème de mobilité à la frontière et, maintenant, cette attaque au pouvoir d’achat, certains Allemands pourraient se lasser de trop d’écueils, et ne plus faire le trajet pour travailler au Luxembourg.

Selon le LCGB et l’OGBL, seule une renégociation de l’accord fiscal avec l’Allemagne et une approche uniforme pour tous les frontaliers des trois États voisins du Luxembourg peuvent éviter une inégalité de traitement.

 

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