En décidant de ne pas toucher à l’avantage fiscal accordé aux salariés disposant d’une voiture électrique en guise de véhicule de fonction, le gouvernement luxembourgeois a fait… 16.000 heureux. Autant d’automobilistes et conductrices qui pourront continuer à déduire le même pourcentage de leur impôt. Et cela jusque fin 2026, s’est même engagé le Premier ministre Luc Frieden.

Incontestablement, le geste est fort. Pour les salariés (en leur assurant encore un gain de pouvoir d’achat), mais aussi pour le marché automobile du Grand-Duché. Avec ce maintien du bonus fiscal, les concessions vont pouvoir continuer à placer de plus en plus de modèles full electric aux sociétés. Et, les professionnels savent combien ce marché est actuellement primordial dans le déploiement de l’électro-mobilité au pays…

Ainsi, selon la House of automobile (HOA), 61% des véhicules électriques nouvellement immatriculés l’ont été au nom de sociétés depuis janvier 2024. Et sans ce “geste fiscal”, la confédération auto luxembourgeoise estime que l’adoption des véhicules électriques aurait pu être freiné.

Comme les modèles essence/diesel

Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes ? Non, estime la HOA justement. Car si la prolongation « marque une étape clé dans le soutien à la transition énergétique », elle reste trop limitée encore.

En effet, le gouvernement a fait aussi le choix de ne pas maintenir le même niveau d’avantage fiscal pour les véhicules hybrides rechargeables. Les plug-in hybrides voient en effet, dès ce 1er janvier 2025, la déduction possible diminuer, idem que pour les modèles essence et diesel.

Pour les professionnels, voilà qui pourrait rendre plus compliqué la réalisation de l’objectif national de disposer d’un parc de véhicules électriques de 49% d’ici 2030.

Les modèles hybrides rechargeables jouent pourtant « un rôle non négligeable dans la
transition énergétique » insiste la House of automobile. Car même si de plus en plus d’entreprises du pays disposent de bornes de recharge, ce n’est pas le cas de toutes. Pour ces infrastructures non-équipées pour le rechargement régulier de véhicules 100% électriques, les modèles hybrides constituent une orientation plus facile à adopter.

On saura bientôt si le gouvernement aura été sensible à cette argumentation; les orientations budgétaires devant être discutées à la Chambre mi-décembre. Mais pas certain que le ministre des Finances soit ouvert à plus de “cadeaux fiscaux” que ceux déjà consentis…

 

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