Derrière le triple A du Luxembourg, l’importance des agences de notation
Publié
par
Aymeric Henniaux
le 20/03/2023 à 16:03
Une note de « AAA » avec la mention « perspective stable ». Juste après la fermeture des marchés, vendredi 17 mars, l’agence de notation américaine Moody’s a récompensé « la résilience économique du Luxembourg, la bonne tenue des finances publiques ainsi que la transparence et l’efficacité des instances gouvernementales », comme s’en est félicité le gouvernement de Xavier Bettel à l’annonce de cette note.
Moody’s, Fitch Ratings, Standard & Poors… mais qui sont ces agences de notation (agence de « rating en anglais), capables avec simplement quelques lettres de jouer les juges de paix sur la politique économique menée par un pays ?
Juger de la capacité d’un État à rembourser
Premier élément à prendre en compte : les agences de notation sont des organismes privés (et à but lucratif). Il ne s’agit donc pas ici d’institutions indépendantes, à l’image par exemple du Giec pour le climat. Comme le rappelle le site Finmarkets.com, expert sur le sujet, ces entreprises privées « évaluent la capacité des émetteurs de dette à faire face à leurs engagements financiers ». Par « émetteurs », on parle ici d’une collectivité, d’une entreprise ou donc d’un État.
Concernant le Grand-Duché, le gouvernement indique en ce sens que l’agence Moody’s « s’attend à ce que le Luxembourg continue à respecter le seuil de 30 % du PIB pour la dette publique (…) Selon les estimations de Moody’s, le niveau de la dette publique augmentera de 26,3 % en 2023 à 28,6 % du PIB en 2024. » En clair, la solidité des finances publiques du pays devrait lui permettre de continuer à rembourser ses dettes et à ne pas dépasser le plafond d’endettement de 30 % du PIB.
Les grilles de notation
Allant de A à C, les notes sont, par définition, le cœur des agences de rating, chaque pays espérant s’approcher voire obtenir le si précieux « AAA », gage ultime témoignant d’une bonne gestion économique et financière.
S’il est autant envié par bon nombre d’organismes, de multinationales et surtout de pays, c’est que le triple A correspond « à la plus faible possibilité de risque de défaut. Cette note n’est attribuée que dans le cas d’une capacité exceptionnellement élevée à respecter les engagements financiers », rappelle Finmarkets.com.
Si l’échelle de notation comporte 21 crans pour Moody’s, celles de Standard & Poor’s et de Fitch Ratings diffèrent légèrement, tout comme l’intitulé des notes : derrière le « AAA », on trouve les notes « AA1 », « AA2 », « AA3 », « A1 », « A2 », « A3 », « Baa1 », « Baa2 »… chez Moddy’s, quand les deux autres grandes agences déclinent ainsi leur classement : « AAA », « AA+ », « AA », « AA- », « A+ », « A », « A- », « BBB+ », « BBB », etc.
Dans la Grande Région, seuls le Luxembourg et l’Allemagne bénéficient d’un triple A. La France l’a perdu il y a dix ans, en 2013, et est désormais notée « Aa2 » chez Moody’s, « AA- » chez Standard et « AA » chez Fitch. De son côté, la Belgique est notée « AA3 » par Moody’s, « AA » par Standard & Poor’s et « AA- » par Fitch.
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