En cette fin d’année, Gilles Roth est un homme heureux. Au terme de sa première année d’exercice, le ministre des Finances se plait à souligner la bonne santé retrouvée des finances publiques. Et après une économie nationale ternie en 2023 par une légère récession, le voilà qui se félicite : « Le pays renoue avec la croissance. La politique de relance du gouvernement commence à se faire ressentir ». Une opinion basée sur l’augmentation des recettes fiscales encaissées par l’État.

Ainsi, grâce aux plus de 340.000 contribuables payant l’impôt sur le revenu, l’Administration des contributions directes a pu totaliser 471 millions d’euros de plus en ces 9 premiers mois que sur les trois premiers trimestres de l’an passé. Cela peut s’expliquer par la montée (certes ralentie) du nombre d’actifs au Grand-Duché, mais aussi à l’impact des mesures de rattrapage de 4 tranches indiciaires intervenu au 1er janvier dernier.

Ainsi, au 30 septembre, le Luxembourg a pu récupérer 4,8 milliards d’euros prélevés sur les salaires des employés du privé et les traitements des fonctionnaires. Soit 10% de plus qu’à la même époque en 2023 ! Tout cela sans avoir augmenté au taux de prélèvement, ni révisé la politique d’imposition.

Reste qu’à ce rythme-là, le seul impôt sur le revenu pourrait rapporter d’ici la fin de l’année près de 5,9 milliards. Il en était attendu 6,4 sur 2024, mais le niveau déjà atteint semble convenir au ministre alors…

Tout (re)gonfle !

Il est vrai qu’à trois mois de clore l’exercice, c’est bien l’ensemble des gains de l’Administration centrale luxembourgeoise qui (re)gonflent. En tout, le fisc a déjà engrangé 21,1 milliards d’euros depuis le 1er janvier. Soit globalement 14% de plus que l’an passé à même date.

La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) encaissée a progressé de + 382 M€ en 9 mois. Une progression de + 9% mise sur le compte des mesures de soutien au pouvoir d’achat mis en place par la majorité CSV-DP, selon le ministre des finances.

Et des rebonds, il en est de plus importants encore, ont mesuré les services de Gilles Roth. Ainsi, l’impôt sur le revenu des collectivités a progressé de 42% (!) d’une année à l’autre. Signe que les entreprises se portent mieux, leur activité a rapporté 2,4 milliards d’euros en 2024. Soit 715 M€ supplémentaire. Même regain côté impôt commercial communal. À lui seul, il a grossi de 29% en 9 mois (soit +253 M€) pour s’établir à 909 M€ déjà (pour 1,1 milliard inscrit dans les prévisions du Budget de l’État).

Même les fumeurs apportent leur contribution à la satisfaction du ministre des finances… Et pour cause, la hausse du prix des cigarettes a permis de rapporter au Luxembourg plus de droits d’accises sur les tabacs manufacturés depuis janvier. En progression de +23 %, ces taxes ont déjà permis de cumuler 863 M€.

Par contre, en stations-services, le bilan des 9 premiers mois de l’année n’atteint pas forcément les mêmes sommets. Ainsi, les automobilistes consommant moins de diesel, les taxes perçues sur ce carburant chutent d’autant : -23%… Soit tout de même 419 M€ encaissés à la date du 30 septembre dernier. Les droits d’accises sur l’essence ayant, eux, rapporté 220 M€, soit 12% de plus que l’an passé.

Et s’il fallait encore un motif pour Gilles Roth d’être satisfait au terme de ce 3e trimestre, il viendrait des dépenses de l’Administration centrale luxembourgeois. Celles-ci progressent moins rapidement que les recettes, donc « l’effet ciseaux est désormais positif », se satisfait aussi le ministre.

 

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