Installé depuis à peine 250 jours, et voilà le ministre des Finances rendant sa copie sur ce qui est l’une des promesses les plus attendues du nouveau gouvernement : la baisse des impôts. Un Entlaaschtungs-Pak pack de réductions » – 16 mesures) dont le responsable des caisses publiques espère bien qu’il agira positivement aussi bien sur le pouvoir d’achat des habitants et salariés du Luxembourg, mais aussi sur la compétitivité des entreprises, l’attractivité du pays et la croissance de toute l’économie. Avec cette ligne directrice : « La relance par l’allègement ».

En tout, le pack annoncé devrait tout de même priver l’État de près de 535 millions d’euros de recettes fiscales pour la 1ère année de réforme.

Adaptation du barème fiscal

C’est confirmé, au 1er janvier 2025, le barème fiscal sera bien ajusté de 1,5 tranche d’indexation. Autrement dit les différents seuils des tranches d’imposition seront toutes revues à la hausse, donc plus favorablement pour de nombreux contribuables-salariés.

Avec ce souhait en arrière plan : que les particuliers dépensent ce que le fisc ne leur aura pas pris… « Ainsi, notre économie sera également renforcée », espère le ministre chrétien-social (CSV).

Des familles monoparentales soulagées

Promis, l’abattement de la classe d’imposition 1a va bien être accentué. De quoi soulager nombre de parents isolés qui, en plus d’avoir à supporter les frais de leur progéniture, se voyaient ponctionner durement par les impôts. Le crédit d’impôt accordé passera de 2.500 euros à 3.504 €.

Exemple concret :  un ménage monoparental disposant d’un salaire brut annuel allant jusqu’à 52.400 euros (et bénéficiaire de l’intégralité du Crédit d’impôt) n’aura plus à payer d’impôts au titre de l’année 2025.

La mesure devenait de plus en plus urgente, nombre de ces foyers se rapprochant dangereusement du risque de pauvreté.

Un cadeau pour les débutants

Le gouvernement avait déjà accordé une “prime locative” pour les jeunes débutant leur carrière professionnelle, voilà qu’il leur offre un second présent. Ainsi, dans le “Starter Kit“, toute jeune recrue (en CDI et de moins de 30 ans) pourra se voir accorder une prime de son employeur pour l’aider à démarrer dans la vie.

Le fisc luxembourgeois fermera les yeux sur 75% du montant (entre 2.500 et 5.000 euros) avant d’appliquer une quelconque charge fiscale sur cette part du revenu.

Ce dispositif pourra être renouvelé dans les 5 premières années de la vie active du jeune employé.

Une prime encouragée

La prime participative est un atout pour les entreprises souhaitant récompenser ou fidéliser leurs employés. Mais le régime fiscal s’appliquant à cette mesure avait de quoi décourager certains patrons. Désormais, chaque société pourra consacrer 7,5% de son résultat d’exploitation à cet effort.

Mieux encore, le montant maximal de la prime partiellement exemptée d’impôt est porté de 25 à 30% du montant brut de la rémunération annuelle (avant incorporation des avantages en espèces et en nature).

Une fleur pour les heures sup’

Au Luxembourg, les heures supplémentaires sont exonérées d’impôts. Que ce soit pour les travailleurs luxembourgeois ou les frontaliers. Mais pour les salariés résidant en Allemagne, la situation a évolué ces derniers mois : Berlin réclamant aux intéressés un impôt sur les gains engendrés par ces heures supp’… Gilles Roth n’ayant pu faire faire machine arrière à son homologue allemand, le Luxembourg va donc adapter son régime fiscal à cette particularité ( «une réforme que nous aurions préféré ne pas avoir à faire !», a regretté au passage Gilles Roth.

Reste que dans le projet de loi sur la réforme fiscale, le gouvernement luxembourgeois accordera un crédit d’impôt. Et cekla jusqu’à concurrence de 700 euros.

Pour eux, fini l’impôt

Le salaire social minimum non-qualifié est actuellement de 2.570 euros mensuels pour un majeur. Pour celles et ceux qui touchent ce SSM, le gouvernement fait définitivement un trait sur l’impôt sur le revenu. La mesure sera effective au 1er janvier 2025, a souligné le ministre.

Après l’annonce que le gouvernement n’avait pas l’intention de rehausser la valeur même du salaire minimum au Luxembourg, voilà de quoi soulager bien des particuliers. Là encore, dans un contexte qui voit le nombre de travailleurs pauvres augmenter, le geste n’est pas anodin. « Nous ne voulons pas charger les gens sur le chemin de la sortie de crise, mais les soulager ! »

Un geste pour les entreprises

Augmenter leurs investissements, encourager l’innovation, créer des emplois (alors que le chômage remonte) : en acceptant de revoir à la baisse l’impôt sur les sociétés, le gouvernement a de fortes espérances.

Et l’effort fiscal est à la hauteur des espoirs : le taux d’imposition (de l’impôt sur le revenu des collectivités donc) passant de 17 à 16% pour la majeure partie des entreprises du pays dont le revenu dépasse les 200.000 euros. Et même de 15 à 14% pour les petites entreprises (jusqu’à 175.000 €).

Impatriés attendus

Pas simple d’attirer des profils hautement qualifiés depuis l’étranger, et plus particulièrement hors zone Europe. Aussi, pour faire venir plus facilement ces impatriés, le Luxembourg entend toiletter l’actuel régime fiscal qui ne donne guère satisfaction côté force d’attraction de ces “talents”.

À l’avenir, il ne sera plus basé sur une exemption partielle de la rémunération brute annuelle payée sous forme de prime et sur la prise en compte d’autres coûts générés par le déménagement de l’impatrié. À la place, l’Administration des contributions directes appliquera une exemption fiscale de 50% de la rémunération brute annuelle (plafonnée à 400.000 euros). Là, ça devient plus intéressant de faire le voyage…

 

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La réponse dans notre GUIDE DES IMPÔTS