Ah, les vertus du lait maternel. Facile à digérer pour le nouveau-né, permet la transmission d’anticorps de la maman à l’enfant, contient les éléments indispensables à la croissance du bébé (vitamines, sels minéraux, protéines, sucre, oligo-éléments…) et ainsi de suite. Mais pour certaines mamans, donner le sein ne va pas de soi. Pour d’autres, la montée de lait s’avère insuffisante pour satisfaire les besoins de sa progéniture. Quand dans certains cas, l’état de santé de la mère ne permet pas ce mode d’alimentation du bambin. Bref, pour un jour ou plusieurs mois, il est alors bon de pouvoir s’appuyer sur des “réserves” issues des seins d’autres femmes.

Au Luxembourg, ce dispositif n’existe pas. Et cela même si ces lactariums sont présents aux USA depuis 1910, 1946 en Belgique, 1947 en France… En effet, le pays ne serait pas en mesure de pourvoir à « un approvisionnement de lait en quantité suffisante », estime la ministre de la Santé. Faute donc d’assurer ce flux constant, le Grand-Duché a donc fait le choix de ne pas créer ce type de structure devant « collecter, préparer, qualifier, traiter, conserver, délivrer et distribuer du lait humain ».

Et ce qui était vrai ces dernières décennies, le reste aujourd’hui. Aussi, pour Martine Deprez, il ne faut pas imaginer une ouverture de sitôt d’un lactarium au pays. Le nombre d’allaitantes reste trop faible, l’acceptation du don du lait pas forcément ancré dans les mœurs et la durée d’allaitement acceptée par les mamans pas assez longue pour assurer un apport suffisant à moyen terme.

 

Même si habituellement, le ministère de la Santé luxembourgeois suit les recommandations de l'OMS. Là, la "petitesse" du pays rend impossible l'application de la l'avis de l'Organisation mondiale de la santé qui, « lorsque le lait de la mère n’est pas disponible » invite à « envisager le lait maternel provenant d’une donneuse pour alimenter les nourrissons prématurés ou de faible poids de naissance » notamment.

Pour l'heure, assure Martine Deprez, maternités et les services encadrant les mères durant les premiers mois après la naissance au Grand-Duché « s'efforcent à atteindre des taux d’allaitement élevés pour au moins couvrir les 6 premiers mois de
vie ».

Selon les dernières données disponibles sur ce sujet (2015 !), si le taux d’allaitement initial s'avère élevé (90% des mamans allaitent en maternité), ce ratio baisse au fil du temps. Jusqu'à atteindre 33% des femmes allaitement naturellement leur enfant à 4 mois.

Parmi les causes de cette diminution, le retour au travail constitue souvent le facteur le plus fréquemment avancé. Un "sevrage" pourtant loin d'être encouragé. D'ailleurs, rappelle la ministre de la Santé, le Code du travail a mis en place un cadre favorable pour celles qui souhaitent "tirer leur lait" durant leur journée de travail.

Un temps de pause est ainsi inscrit dans la loi (2 x 45 minutes par jour), tout comme la nécessité pour l'employeur d'aménager un lieu pour que la maman-salariée puisse en toute discrétion prélever son lait mais aussi le stocker.

Et aux entreprises qui traineraient des pieds pour bien faire les choses dans ce domaine, il est rappelé que primo, il s'agit là d'un devoir à respecter (et pas une option!). Par ailleurs, si tout est fait pour que la femme allaitante (ou enceinte d'ailleurs) se sente bien au travail, elle se sentira « respectée, intégrée et valorisée dans son travail, ce qui peut avoir un impact positif sur son engagement et sa satisfaction, aussi que sur ceux des autres employés ».

 

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