C’est inscrit dans l’Accord de coalition : la nouvelle majorité entend « réformer le Chèque service accueil (CSA) dans l’optique d’une harmonisation des financements ». Mais si le principe d’entamer des négociations avec les partenaires impliqués comme le Syndicat des communes luxembourgeoises (Syvicol), la fédération des acteurs du social (Fedas) ou la Fédération des services d’éducation et d’accueil pour enfants du pays (Felsea) est acté, difficile d’en savoir plus sur les intentions gouvernementales.

Pourtant le sujet est loin d’être anodin. En 2023 -dernier chiffre officiel- le CSA a tout de même bénéficié à 61.500 jeunes de 0 à 11 ans  et leur famille. Un coup de pouce de l’État à hauteur de 725 millions d’euros, visant à faciliter la prise en charge des garçons et filles dans des “structures de garde”. Ce qui va de la crèche à l’assistant parental (la “nounou”…) en passant par les maisons relais.

Dernièrement, la députée socialiste Claire Delcourt a essayé d’en savoir plus sur les modifications à venir. Et pour le coup, le ministre de l’Éducation, de l’Enfance et de la Jeunesse s’est montré particulièrement… discret. Tout juste Claude Meisch a-t-il confirmé une ligne directrice pour le Chèque service accueil de demain : « Le gouvernement ne prévoit pas d’ajouter des tranches supplémentaires au-delà de la limite de 4,5 fois le salaire social minimum ».

Autrement dit : pas question de revenir sur le plafond de revenu maximal dont les services sociaux tiennent compte pour demander le plus haut niveau de participation des familles au CSA. Sachant que le barème actuel devait permettre aux parents à revenu modeste d’avoir droit à plus d’heures de garde à un tarif plus avantageux que les ménages à revenu important.

Actuellement, le Luxembourg reconnaît près de 1.250 "structures" susceptibles d'accepter d'être payées en partie via les Chèques services accueil. Et si, depuis 2016, la mesure peut aussi bénéficier à la progéniture des salariés frontaliers, il existe encore bien peu de services de prise en charge de tout-petits ou de pré-adolescents agréés en dehors du Grand-Duché.

Élargir ce nombre d'agréments accordés dans les États voisins pourrait être un axe de réforme appréciable pour nombre de parents, belges, français ou allemands, devant "placer" leur garçon ou filles auprès d'une nourrice, d'une crèche ou d'un accueil périscolaire payant dans leur pays de résidence durant leur temps de travail (et de trajet).

Mais pas sûr que ce soit là une volonté de Claude Meisch ou du Premier ministre Luc Frieden. En effet, si le dispositif couvre déjà 64% des enfants résidents de la tranche d'âge 0-11 ans concernés, faciliter ce type de paiement au-delà des frontières créerait un appel d'air massif. Bien plus de familles frontalières déposant une demande auprès de la CAE pour bénéficier de cette aide. Seulement, à l'heure où le pays peine à recruter certains profils, ce nouvel "avantage social" pourrait changer la donne auprès de nombreux jeunes ménages des alentours d'Arlon, Thionville ou Trèves...

 

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