Ces derniers temps, plusieurs voix patronales ont reproché à l’ITM d’être plus dans la sanction que l’information. Autrement dit l’Inspection du travail du Grand-Duché punirait plus qu’elle ne conseillerait les sociétés à être dans les clous en matière d’application du Code du travail, des règles de sécurité, etc. D’ailleurs, les 14 millions d’euros d’amendes adressées 2023 (un record !) démontraient bien cette tendance aux yeux de certains chefs d’entreprises…

Eh bien le reproche ne pourra plus être fait du côté des professionnels de l’Horesca. En effet, l’Inspection vient d’éditer tout spécialement à leur intention un Guide spécifique sur les dispositions légales s’appliquant à ce secteur d’activité qui compte tout de même 24.000 salariés au Luxembourg.

En effet, pas forcément simple de s’y retrouver dans les textes qui s’appliquent plus particulièrement dans l’Hôtellerie-restauration. Horaires atypiques notamment en soirée, temps de travail entrecoupé, durée de travail (pouvant grimper jusqu’à 54 heures/semaine en forte saison), durée des repos, etc : voilà maintenant les choses clarifiés.

Pas que des mots

C’est peu dire que même si “nul n’est censé ignorer la loi” ce petit pense-bête pourrait s’avérer précieux. Autant d’ailleurs pour les près de 2.700 entreprises du secteur que leurs personnels. Le document pouvait permettre aux uns comme aux autres de prester les heures, rémunérer, encadrer leur activité en parfaite accord avec les règlements.

D’ailleurs, Steve Martinelli, secrétaire général de la fédération luxembourgeoise de l’Horesca, ne cache pas sa satisfaction devant cette initiative. « Nous apprécions particulièrement l’engagement à adopter une démarche proactive, qui est essentielle pour améliorer la perception et l’efficacité des actions de l’ITM sur le terrain », a-t-il commenté en découvrant la brochure.

Autrement dit, si les inspecteurs sanctionnent désormais tel restaurateur, tel cafetier, tel gérant d’hôtel, le « je ne savais pas » ne saura pas un argument recevable. Et Steve Martinelli d’encourager l’Inspection à poursuivre ses efforts en matière de prévention et les patrons à faire que « ces mesures ne soient pas uniquement visibles dans nos discours, mais qu’elles soient également tangibles et perceptibles  ».

Il en va d’ailleurs de l’attractivité d’un secteur qui peine à trouver des bras (152 places déclarées auprès de l’Adem). Un manque de CV qui peut s’expliquer par de mauvais respects des loi ici ou là.

Pour le ministre du Travail aussi, cette publication marque une étape face au « rôle perçu comme trop strict de l’ITM ». Georges Micho soulignant que « l’objectif de cette campagne est d’accompagner le secteur afin de prévenir les irrégularités et réduire au maximum les situations nécessitant des sanctions ».

En 2023, les entreprises de l’Horeca ont représenté 28% des visites d’inspecteurs de l’ITM. Soit 363 contrôles effectués en 365 jours…

 

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