« Scandaleux ». C’est par ce terme qu’OGBL et LCGB qualifie l’annonce enfin faite par la direction de SES de vouloir tailler parmi ses quelque 710 employés en poste au Grand-Duché. Ainsi, 80 salaries seraient sur la sellette, et cela même si dernières semaines le CEO de l’entreprise assurait que pareille issue ne faisait pas partie de ses projets… Un an après son arrivée aux commandes de la Société européenne de satellites, Adel Al-Saleh a donc pris une autre trajectoire.

Pour les syndicats, le Plan social envisagé n’est pas la solution. Et ils en appellent même au Premier ministre Luc Frieden et son prédécesseur Xavier Bettel pour convaincre l’entreprise de faire machine arrière. Cela tout en dénonçant au passage une complicité silencieuse du gouvernement luxembourgeois qui, lors du récent rachat d’Intelsat , « n’a pas demandé des garanties en matière d’emploi à l’entreprise ».

La stratégie commerciale présentée pour justifier ces 80 licenciements est jugée « perdant-perdant pour SES» par LCGB et OGBL. Faits et chiffres évoqués lors de la procédure d’information et de consultation avec les délégations du personnel ne consisteraient qu’en une réduction de coûts « sans considération quant aux conséquences néfastes à long terme pour l’entreprise ».

Le salaire du patron

Si licenciements il devait y avoir, les syndicats craignent une augmentation significative de la charge de travail pour les employés encore en place à Betzdorf. Salariés « qui sont déjà fortement démoralisés »…

Si vraiment le patron de SES cherche de l’argent à économiser, OGBL et LCGB lui conseille de regarder du côté de sa propre rémunération. Il est question d’un paquet global de 3,7 millions d’euros/an avec prime unique de 5,3 M€, selon le rapport d’activités 2023… « Mais une fois de plus ce sont de simples salariés qui font les frais » d’une stratégie dont la pertinence échappe aux syndicats.

Dans le pire des cas, OGBL et LCGB réclament que la voie du Plan social soit abandonnée, au bénéfice de l’instauration d’un Plan de maintien dans l’emploi. L’État luxembourgeois -actionnaire de SES– pourra-t-il influencer en ce sens ? Réponse prochainement.

Suivez aussi nos actualités sur Instagram