« Depuis la rentrée, il y a du mieux ! » Pour Jean-Luc de Matteis, secrétaire central du syndicat Bâtiment de l’OGBL, le constat s’accompagne immédiatement d’un ouf de soulagement. C’est que, depuis des mois, la construction luxembourgeoise est à la peine. Une crise aux multiples facteurs qui a déjà occasionné nombre de faillites et de pertes d’emplois. « Je ne dis pas qu’on s’en est tiré mais il y a une petite reprise qui fait du bien ».

Certes les ventes dans l’ancien ont repris (et donc souvent des chantiers de rénovation ou de second œuvre), mais dans le neuf le marché est encore bien morne. Et les projets de construction à venir sont bien moins nombreux que par les années passées (-40% de permis de construire déposé en un an). « Disons que l’on pourrait éviter le drame social mais que le problème de la préservation des emplois persiste », juge le syndicaliste.

Pour Jean-Luc de Matteis, un des espoirs pour 2025 tient dans la commande publique. Si l’État engage effectivement les 1,4 milliard de chantiers envisagés, l’année pourra débuter sur des fondations plus réconfortantes pour un secteur qui compte encore de l’ordre de 60.000 salariés.

Une convention collective en bonne voie ?

« Mais on aurait pu s’attendre à des soumissions publiques plus rapides », ne décolère pas Robert Fornieri pour le LCGB. S’il reconnaît la prise de conscience de la gravité de la situation par le gouvernement, le secrétaire général adjoint estime que les ministères trainent encore trop des pieds avant d’investir dans de nouveaux bâtiments ou des réaménagements.

Et le syndicaliste de poursuivre : « Comme les autres mesures du Plan de relance n’ont pas encore véritablement fait effet, beaucoup de petites entreprises tirent encore la langue… Un mieux oui, mais la situation reste tendue. ».

L’espoir, Robert Fornieri, le placerait volontiers dans les banques. C’est elles qui, selon lui, ont la clé pour déverrouiller une partie du problème. « Elles restent bien trop restrictives dans l’octroi des prêts immobiliers. Les ménages n’obtenant pas l’argent nécessaire, ils n’investissent pas et donc on ne met pas de nouveaux logements en chantier. » Aussi, côté LCGB, plaide-t-on pour une intervention gouvernementale demandant aux établissements bancaires de se montrer plus souples.

Mais OGBL et LCGB se retrouvent sur le constat que le secteur aborde le congé collectif d’hiver bien plus apaisé que celui d’été, en août dernier. Mieux, d’ici à la fin décembre, il se pourrait que le secteur renouvelle sa convention collective. « Les discussions sont en bonne voie », admettent les deux syndicats.

D’une même voix, et sans se concerter, ils reconnaissent surtout que « l’adoption de ce nouveau texte ferait un beau cadeau pour les fêtes pour des ouvriers et des personnels qui ont traversé des mois d’incertitudes. Savoir que le patronat comme les syndicats ont bien veillé à leur obtenir des conditions de travail plus favorables ne serait qu’un juste retour des choses ».

 

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