Travailler préserve de moins en moins des fins de mois difficiles
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Emploi

Travailler préserve de moins en moins des fins de mois difficiles

Au Luxembourg, le risque de pauvreté va crescendo et cela même bien plus vite que dans le reste de l'Europe. Y compris pour les personnes exerçant un emploi. 

Publié par Patrick Jacquemot le 18/06/2024 à 12:06

Il est des réalités qui font mal. Que le Luxembourg se retrouve à la 1ère place du classement des États européens les plus aisés comptant le taux de risque de pauvreté le plus élevé fait partie de cette part sombre du Grand-Duché. La Chambre des salariés vient donc de rappeler l’urgence à réagir, et cela en écho au récent discours du Premier ministre qui affirmait qu’au pays des 47.000 millionnaires, « le filet de sécurité social est tendu autour de l’emploi »…

Non, répond la CSL à Luc Frieden : « au Luxembourg, le travail ne paie toujours pas ! ». Et de baser son commentaire sur les derniers chiffres publiés par Eurostat: près d’1 salarié sur 7 dispose de revenus qui ne lui permettent pas de dépasser le seuil de risque de pauvreté. Soit, au Grand-Duché, 2.382 euros/mois pour une personne seule ou 5.001€/mois pour un couple avec deux enfants.

Et si la Chambre des salariés se montre particulièrement préoccupée, c’est qu’alors que le pays a traversé de belles années durant cette décennie, l’exposition des travailleurs au risque de ne pas avoir suffisamment d’argent n’a cessé d’augmenter. De 2017 à 2023, la part de ces “working poors” a même bondi de + 45% au Luxembourg…

Essentiels mais mal rémunérés

Cette triste vérité concerne prioritairement, bien sûr, les salariés à temps partiel ou en CDD. Mais la CSL souligne qu’aujourd’hui « même les personnes travaillant à plein temps sont nombreuses à ne pas échapper à la pauvreté ». Près de 9% de ces salariés du Luxembourgeois travaillant 40 h/semaine connaîtraient ainsi des difficultés à boucler les fins de mois… Un ratio deux fois plus élevé que dans le reste de l’Union.

Aux yeux de l’instance présidée par Nora Back, cet état de fait expliquerait en partie les difficultés de recrutement de certains pans de l’économie luxembourgeoise. Plus particulièrement pour l’embauche de ces « travailleurs essentiels mais mal rémunérés » au final dans le nettoyage, le commerce, la restauration, la construction, les services à la personne et l’action sociale.

Des solutions, la Chambre des salariés en liste trois urgentes :

• la revalorisation du salaire social minimum ;
• l’exonération d’impôt sur le revenu jusqu’à hauteur du salaire social minimum qualifié (soit 3.085 €/mois) ;
allègement de la fiscalité des revenus modestes.

À défaut d’être reprise dans leur totalité, ces mesures ont déjà trouvé un léger écho auprès des dirigeants. Ainsi, le gouvernement a d’ores et déjà annoncé des mesures fiscales favorables aux bas revenus, familles monoparentales et autres célibataires.


 

La Chambre des salariés, une institution qui agit dans l’intérêt des salariés et des retraités.
Vous pouvez consulter le site www.csl.lu où vous trouverez une rubrique "Vos droits" détaillée.

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