L’annonce est tombée brusquement, un vendredi soir. Pile à l’heure où allait débuter le week-end, le ministre du Travail se disait lancé pour réformer les règles du travail dominical. Et visiblement, il devenait urgent de modifier ces textes qui n’avaient connu aucun changement depuis 36 ans… Un projet dénoncé aussi bien par les syndicats que par la Chambre des salariés.

À la veille des fêtes, au tour de la Chambre de commerce du Luxembourg de déposer son avis au pied du sapin gouvernemental. Et c’est sans surprise, c’est positivement qu’elle a commenté le projet de loi bientôt débattu (et certainement adopté) à la Chambre des députés. Oui, elle est favorable au passage d’une durée du travail portée à 8 heures maximum -contre 4 actuellement- pour les employés du commerce de détail. Un oui redoublé pour le maintien de la majoration de salaire (+70%) pour cette mission “particulière”.

Aux yeux des représentants patronaux du pays, il s’agit d’une nécessaire adaptation. Une mesure qui tiendrait donc compte « des changements de mode de vie des salariés (et des consommateurs), de l’allongement des temps de trajets des salariés appelés à travailler le dimanche » aussi bien que des « problèmes accrus d’organisation et de concurrence auxquels sont confrontées les entreprises ».

Mêmes causes, même effet

Mais la Chambre de commerce demande au Gouvernement de Luc Frieden d’aller plus loin. Quitte à réformer ces lignes du Code du travail portant sur les exceptions au travail dominical, pourquoi ne pas étendre ce droit au secteur industriel.

L’argumentaire est simple : les motivations appliquées à ce passage à 8 heures pour le commerce de détail au pays valent aussi bien pour le secteur secondaire. Ainsi, permettre à l’occasion à des usines ou des ateliers de demander à leur personnel de prester jusqu’à 8 h/dimanche devrait être ajouté à la réforme envisagée, selon les représentants patronaux.

Et d’expliquer : « La situation de l’industrie s’est fortement dégradée en raison d’une rentabilité
restant très préoccupante et d’une baisse de confiance des dirigeants dans l’avenir à moyen terme ». Ajouter cette souplesse dans l’organisation du travail permettrait donc à certains sites de « booster leur productivité et conserver leur compétitivité ». Par exemple, en mobilisant des effectifs un dimanche pour répondre plus rapidement à une commande majeure.

En demandant cela, la Chambre de commerce sait qu’elle pousse le curseur à un niveau… délicat. Mais d’insister sur ce nécessaire « changement de paradigme ».

Nul doute que cette proposition de quelques lignes va faire couler beaucoup d’encre et entraîner bien des débats si elle devait être, ne serait-ce qu’étudiée. Alors que d’autres chantiers attisent déjà les tensions sociales (retraite, conventions collectives, etc), pas certain que le Premier ministre luxembourgeois et son équipe soient prêts à porter ce combat supplémentaire.

Mais qui vivra verra :  Luc Frieden ayant déclaré qu’il n’avait « pas peur » du courroux des syndicats

 

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