Le nombre des habitants augmente, celui des frontaliers aussi et la courbe des délits passant devant les tribunaux du Luxembourg suit la même tendance. Mais dans le même temps, la Justice manque de bras. Autant dans le domaine administratif que côté judiciaire. D’où cette volonté du gouvernement de recruter 200 nouveaux magistrats. Un effectif supplémentaire attendu d’ici 2028.

Un projet de loi a été déposé en ce sens afin « de donner aux juridictions et parquets les moyens nécessaires pour garantir aux citoyens une justice efficace et rapide », selon la ministre Elisabeth Margue. Mais pas question de revenir sur un point :  la condition de la nationalité luxembourgeoise. Tant pis pour les étudiants en droit des régions frontalières qui rêvaient donc d’une carrière d’attachés de justice au Grand-Duché !

Afin de s’adapter au mieux aux spécificités luxembourgeoises, les postulants devront toujours répondre à des exigences linguistiques. Des niveaux à atteindre en langues ont ainsi été fixés à nouveau, pour s’assurer que les magistrats de demain maitrisent française, allemand et luxembourgeois. Cela à l’écrit comme à l’oral.

Évidemment, avant d’intégrer un tribunal , il faudra réussir les examens en droit luxembourgeois. Sauf, et c’est là une nouveauté, « en cas d’acquisition d’une formation ou d’une qualification particulièrement recherchée par un service ». Car, à défaut d’ouvrir la porte aux étrangers, la Justice luxembourgeoise est prête à admettre des personnes dont « l’expérience professionnelle a été acquise dans un domaine autre que le Droit ».

Un vivier élargi

Ainsi, le Droit ne devient qu’une exigence “de principe”. Dans les faits, il y aura de la marge pour certains CV ayant déjà fait leurs preuves dans les domaines administratif, économique, financier, fiscal ou social par exemple. À charge pour la Commission du recrutement et de formation des attachés de justice d’estimer si les acquis peuvent convenir.

Avocats et autres juristes du secteur public et du secteur privé pourront présenter une candidature aux postes d’attaché de justice dans les conditions suivantes, a précisé le ministère :

  • Pour être admis à la procédure de recrutement sur examen d’entrée dans la magistrature, les candidats devront posséder une expérience professionnelle dans le domaine du droit de deux ans;
  • Pour être admis à la procédure de recrutement sur dossier, les candidats devront avoir une expérience professionnelle dans le domaine du droit, avec une durée minimale sera maintenue à cinq ans.

« Il s’agit d’un changement de paradigme qui est né d’une nécessité, reconnait la ministre. En élargissant le vivier de talents susceptibles d’accéder à la magistrature, nous respectons notre engagement de remédier à une situation demeurée trop longtemps sans issue. » Un manque qui affecte d’ailleurs le délai de traitements des affaires à juger.

 

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