Les salaires d’août avaient déjà tardé, voilà ceux d’octobre qui se laissent désirer à Liberty Steel Dudelange… Énième péripétie d’une déchéance industrielle que vivent et subissent encore les employés. On est loin de l’euphorie qui régnait à la reprise de cette usine, en 2019. ArcelorMittal cédant cette aciérie à l’autre géant industriel britannico-indien Sanjeev Gupta.

Depuis cinq ans, le site est allé de déconvenue en déception, perdant une grande part de ses effectifs, n’ayant plus de commandes à honorer et les personnels étant cantonnés à des opérations de maintenance plus qu’à la production. Mais maintenant ce sont les revenus mensuels, et en novembre la prime de fin d’année, qui sont en jeu. Et OGBL et LCGB sont las de constater que « depuis plusieurs mois les salariés vivent au jour le jour ».

Si maintenant l’entreprise ne respecte plus ses engagements financiers, les deux syndicats luxembourgeois viennent d’interpeller la Commission européenne et les États membres « en vue d’une intervention urgente ». Un SOS lancé et répété depuis longtemps au gouvernement luxembourgeois mais qui pour l’instant est resté vain (notamment dans la recherche d’un éventuel repreneur).

« Une gestion irresponsable »

Pour LCGB et OGBL, Liberty Steel « laisse couler ses entités en Europe les unes après les autres ». Car le groupe connait les mêmes difficultés à maintenir en activité ses implantations en Belgique (Flémalle, Tilleur) mais aussi en Italie, Pologne,  Hongrie, Macédoine, République tchèque ou Roumanie.

Au Luxembourg, l’industriel a déjà plusieurs millions de dettes à l’égard des caisses publiques. Et alors que la menace d’une faillite plane plus que jamais, ce nouveau retard dans le paiement des salaires et les incertitudes qu’il soulève fait remonter la tension parmi les personnels. Une situation particulièrement délicate à vivre à l’approche des fêtes.

Pour Stefano Araujo (OGBL) et Robert Fornieri (LCGB), « le site de Dudelange se trouve à la croisée des chemins. Plus de cinq ans après la reprise de l’usine, les inquiétudes exprimées à l’époque se confirment : une gestion catastrophique a plongé le site dans l’incertitude, laissant les salariés sans perspectives claires. Les salariés de Dudelange ne doivent pas continuer à payer le prix d’une gestion irresponsable et d’un abandon progressif ».

 

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