Période estivale ou pas, les syndicats gardent un œil sur les pratiques RH du secteur bancaire. Et la température grimpe, à en croire le communiqué commun que viennent de signer LCGB, ALEBA et OGBL. Se basant sur ce qui se passerait actuellement chez l’américain JP Morgan, les organisations estiment que nombre d’établissements du Luxembourg « veilleraient à rester sous la limite des 7 salariés sur une période de 30 jours ou au moins 15 salariés/90 jours pour recourir à la procédure de licenciement collectif pour ne pas avoir à négocier un plan social », résume Angélique Lazzara (OGBL).

Combien d’employés parmi les 27.000 du secteur auraient ainsi déjà perdu leur emploi depuis le début d’année ? Les syndicats n’avancent pas de chiffres. Mais à force d’échanger sur la multiplication des cas isolés, le trio syndical en est arrivé à la conclusion que la pratique du “licenciement régulier au compte-goutte” était devenue plus courante. « Aujourd’hui, nous avons donc 3-4 enseignes sur nos radars  ». Après la difficile renégociation de la convention collective, voilà donc un nouveau point de friction social.

Pourquoi les banques ne voudraient-elles pas d’un plan social ? « Car elles ne veulent pas payer! , tranche Angélique Lazzara. En cas de plan social, une indemnisation extra-légale est négociée collectivement par exemple (et souvent au-delà du minimum légal). Alors que pour un personnel seul,  il est difficile de faire monter le montant des indemnités en cas de licenciement individuel. » Financement d’une formation, compensation en fonction de l’ancienneté ou du nombre d’enfants restant à charge, surprime pour les plus de 55 ans :  voilà quelques points de négociation que les partenaires sociaux sont plus aptes à discuter.

Á chacune ses raisons

Mais que peuvent faire les syndicats ? « La loi stipule que vous devez faire un plan social si vous prévoyez des licenciements. Nous le soulignerons », déclare la représentante OGBL. Actuellement, les syndicats essaieraient ainsi d’entrer en contact avec la direction de JP Morgan Luxembourg. En vain pour le moment alors que nul ne connaît les motivations exactes de la vague de licenciements présumée caché en cours…

« Certaines banques se restructurent en interne et n’ont plus besoin d’autant de personnels. D’autres licencient d’un côté et embauchent des employés moins onéreux de l’autre. Chaque entreprise a ses propres raisons », indiquent les syndicats. « Concernant JP Morgan, a délégation du personnel a eu des contacts avec la direction. Nous attendons actuellement leurs retours. »

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