Seules 18% des entreprises du Luxembourg prêtes à recruter
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 09/11/2023 à 17:11
Il y a le coups de blues passager, la dépression de saison et la baisse de moral durable. Visiblement, c’est bien ce troisième mal qui affecte désormais les entreprises luxembourgeoises. Jamais depuis deux ans et demi, le baromètre de l’économie publié chaque trimestre par la Chambre de commerce n’avait ainsi pointé autant de nuages noirs au-dessus du pays.
À croire que le “cocon protecteur” pour les affaires que semblait avoir réussi à créer ces derniers temps le Grand-Duché s’est fissuré. Parmi les 647 entreprises sondées, une sur 5 reconnaît avoir vu son activité régresser au cours du second semestre 2023. Et la même proportion de patrons (28%) anticipaient cette même chute de leurs commandes pour cette fin d’année…
Alors que le futur gouvernement réfléchit à son programme d’actions, on sent qu’il faudra plus que des “mesurettes” pour relancer tout ça. D’autant que 2024 ne s’annonce pas sous les meilleurs augures. Le Statec envisage certes un ralentissement de l’inflation mais surtout une récession s’annonce.
De toute façon, au vu du 10e Baromètre édité, l’état d’esprits des patrons n’étaient déjà pas au beau fixe. Loin s’en faut. Au vu de leur activité, 17 % des sociétés estime qu’elles devront tailler dans leurs effectifs dans les mois à venir. Presqu’autant que la part qui admettent qu’elles pourraient toutefois être amenées à recruter (18 %).
La perte d’élan du marché de l’emploi devrait donc se confirmer et le chômage continuer sa remontée. Les secteurs anticipant déjà le plus de fins de contrats se retrouvant dans la restauration (👩🍳29%), la construction (🏗 26%) et les transports (🚛19%).
Au niveau des personnels d’ailleurs, le niveau des salaires constituent désormais LA préoccupation n°1 des entreprises. cela bien plus que le manque de main d’œuvre qualifiée. En effet, depuis octobre 2021, les cinq indexations assumées ont fini par devenir un frein pour les sociétés du pays. Cette charge financière constituant aujourd’hui un frein pour la compétitivité et la rentabilité des organisations.
Occasion pour la Chambre de commerce de rappeler au futur Premier ministre, Luc Frieden certainement, qu’elle souhaiterait que l’index n’intervienne qu’une fois par an dans le futur.
Compte-tenu de cette dégradation, 65% des entreprises espèrent néanmoins pouvoir maintenir leurs prévisions d'investissement quand 21% ont déjà revu leurs chiffres à la baisse. Mais c'est sur un durcissement des conditions de financements que les perspectives de certains dirigeants viennent se fracasser.
En effet, l'accès à l'argent se complique encore et encore. Déjà en raison des retards de paiements de plus en plus fréquents mais aussi face aux taux d'intérêts toujours plus hauts. Pire encore, la frilosité des banques iraient crescendo face aux demandes de crédits.
Ainsi, 22% des entreprises ayant eu recours aux banques pour s'assurer de fonds supplémentaires ont vu leur dossier refusé...
Aussi, Carlo Thelen en appelle-t-il à la mise en place rapide de « mesures fiscales très ciblées à destination des PME » notamment. Et le directeur de la Chambre de commerce d'analyser « Ces mesures pourraient aider les entreprises à attirer et fidéliser les talents, les soutenir dans leurs transitions digitale et environnementale, les encourager à investir et stimuler l’entrepreneuriat ».
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