Salaire : comment bien négocier son augmentation au bon moment ?
Publié
par
Chrystelle Thevenot
le 10/07/2020 à 11:07
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Quelles sont les bonnes raisons selon les managers de donner une augmentation ?
Après l’atteinte d’objectifs ou plusieurs succès
Vous avez dépassé vos objectifs, relevé un challenge important et enchaîné les succès sur le long terme, alors il est temps de demander une augmentation car vous le méritez.
Attention à ne pas confondre l’augmentation avec la prime exceptionnelle. La réussite totale d’un projet, ne justifie pas forcément la demande d’une augmentation. « Dans ce cas, mieux vaut demander une prime, c’est plus logique », assure François Enius, coach de dirigeants.
Une augmentation vient en général reconnaître un travail continu ou une évolution des responsabilités.
Si votre salaire est en dessous du marché
Pour différentes raisons, votre rémunération est inférieure à la moyenne en vigueur dans votre fonction et avec expérience. « Un rattrapage de salaire de l’ordre de 4 à 5 % doit être anticipé dans les budgets. Le salarié ne doit pas mettre son manager au pied du mur mais évoquer la question avec lui bien avant la clôture des budgets. Le mettre en condition pour qu’il accepte d’ouvrir la négociation », conseille François Enius, consultant.
Encore une fois, « il faut bien se renseigner sur la politique salariale de l’entreprise, afin de ne pas être trop gourmand dans sa demande. Si l’entreprise a pour habitude d’augmenter de 4 %, n’allez pas demander 10 % », conseille Laurence Salvador, coach personnelle et professionnelle.
L’attitude à adopter pour une demande d’augmentation
Commencez l’entretien par des sujets faciles. « On élimine le stress en abordant le rendez-vous par des banalités comme un fait positif, ou l’ambiance de l’équipe », conseille la coach Laurence Salvador. La courtoisie et l’assurance sont de rigueur.
Et pendant votre argumentaire, demandez l’avis de votre manager. « Quelle est votre position au sujet de ma demande ? Et vous lancez le débat avec d’autres arguments », imagine la coach.
Posez également des questions ne pouvant donner lieu qu’à des réponses affirmatives de votre manager, du type “Êtes-vous d’accord avec moi sur le fait que mes résultats ont apporté une réelle plus-value à l’entreprise ?”, ajoute le consultant.
Les bons arguments pour négocier son augmentation
Il faut bien comprendre la question du côté de l’employeur : “Pourquoi augmenter ce collaborateur plutôt qu’un autre ?“. Olivier Gélis, directeur général de Robert Half International France explique : « C’est à ce stade qu’intervient la notion de rareté et de rentabilité du salarié. Très clairement, on a très peu de chance d’obtenir une augmentation si on est un collaborateur “interchangeable”. L’entreprise sera plus ouverte à augmenter les éléments qui sont absolument nécessaires et indispensables à son développement. »
Il est primordial d’accumuler des éléments factuels, quantitatifs et qualitatifs donc tangibles, permettant de mesurer la performance : économies réalisées, revenus générés, erreurs évitées, augmentation de la productivité…
L’accumulation de ces preuves incontestables démontrera la valeur ajoutée apportée à l’entreprise.
« Vous avez contribué à l’amélioration de la qualité, de la satisfaction des clients ou avez développé une intelligence émotionnelle au service de l’entreprise, il ne tient qu’à vous de rappeler à votre manager les éléments sur lesquels vous fondez votre demande », ajoute le consultant.
Quel est le meilleur moment pour demander une augmentation ?
Après une promotion
Avoir une promotion est souvent synonyme d’augmentation. « Une évolution ou un changement de poste est un moment privilégié pour négocier une augmentation. Une charge de travail supplémentaire peut mériter un nouveau salaire. C’est donc le moment de négocier autre chose qu’un nouveau titre ou de nouvelles responsabilités », résume François Enius, consultant.
Lors de votre entretien annuel d’évaluation
Ce rendez-vous avec votre manager est l’occasion de faire le bilan de l’année écoulée mais aussi de parler de vos projets, de vos attentes, de vos envies, de ce qu’il prévoit pour vous… « Dans la deuxième partie de l’entretien annuel portant sur les projets à venir, le salarié a l’occasion de motiver factuellement sa demande d’augmentation auprès de son manager », rappelle Audrey Brichant, senior manager de la division assistanat de Walters People.
Certains, néanmoins, conseillent de déconnecter cet entretien d’évaluation de la demande d’augmentation. « Souvent les collaborateurs jaugent l’entretien à l’aune de la réponse du manager sur le sujet. S’ils essuient un refus, ils considèrent que l’entretien s’est mal passé et cela dénature complètement l’objectif premier de cette entrevue », argumente François Enius. Catherine Perrin, fondatrice et dirigeante de Finance Technique, est d’accord et recommande plutôt « de demander un rendez-vous spécial à votre manager ».
Dans les faits, votre choix devra tenir compte de la culture d’entreprise. Si, dans cette dernière, les augmentations sont négociées dans le cadre de l’entretien annuel, rien ne sert de vous opposer à cette norme.
Les pires moments pour demander une augmentation de salaire
Après une récente sous-performance : même si vous êtes un bon élément, mieux vaut laisser couler de l’eau sous les ponts après un échec, car votre manager aura beau jeu de vous rétorquer que vous n’avez pas assuré sur la dernière mission. Pourquoi courir ce risque ?
En cas de difficultés économiques graves de l’entreprise : cela laisserait à penser que vous n’avez pas conscience de la situation de votre groupe, ou que vous la jouez un peu trop perso.
Quand votre manager a la tête sous l’eau : il ne sera pas à l’écoute et il y a peu de chance qu’il étudie votre demande de manière approfondie.
Si vous avez été augmenté dans les 6 mois précédents : là vous risquez de passer pour le glouton de service et de perdre en crédibilité.
Si l’augmentation ne vous convient pas
Votre augmentation n’est pas à la hauteur de votre demande, ne renégociez pas, mais prenez rendez-vous pour l’année prochaine.
Dans certaines entreprises, comme les cabinets d’audit, les augmentations sont automatiques, le cas pour KPMG ou encore Deloitte. « Il y a une grille des salaires qui fixe les augmentations pour chaque grade passé, explique Raphaël Marraud des Grottes du cabinet Robert Half. D’autres entreprises demandent au manager de faire un état des lieux de leurs équipes, pour définir qui mérite d’être augmenté ou pas. »
(Source : Cadre emploi)
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titipsi
Il y a déjà de la ségrégation à l'embauche quand on voit le peu que paie la Spuerkeess par comparaison autres banques (ING, RBC, etc). Leur barême est tiré vers le bas. Pas étonnant dans ces conditions qu'ils ne trouvent pas de candidat. Et ce n'est pas après être rentré dans cette banque par la petite porte qu'on peut espérer être promu avec un salaire plus décent.