Pourquoi un travailleur décide de changer d’employeur ?
Publié
par
Romain S.
le 09/04/2019 à 06:04
Faire face à un turn-over récurrent a un coût qui se compte à la fois en temps et en argent. Hormis dans des secteurs pour lesquels l’alternance fréquente est inhérente, les employeurs ont tout intérêt à fidéliser leurs effectifs.
L’université du Luxembourg et la Chambre des salariés (CSL) se sont ainsi intéressées aux raisons qui poussent les salariés à voir si l’herbe est plus verte ailleurs.
Relevant du Quality of work index, qui a récolté, depuis 2013 et par téléphone, les dires de 1.500 travailleurs au pays, la section « Pourquoi les salariés changent d’employeur ? » en propose un panorama.
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Elle s’intéresse aux travailleurs qui ont changé de boîte entre 2017 et 2018. 4,4 % des participants à l’enquête ont ainsi changé d’employeur durant la période étudiée.
Plus de mouvement chez les jeunes
De manière générale, les jeunes générations (16-24 ans) sont plus enclines à changer d’employeur (16,7 %) que les autres. Cette propension diminue d’ailleurs avec l’âge puisque 9,7 % des 25-34 ans ont franchi le pas tandis qu’il n’était qu’1,9 % dans la tranche 55 ans et plus.
Ici, la situation familiale (marié/célibataire, enfant/sans enfant) n’apparaît pas du tout déterminante dans le choix.
Turn-over plus fréquent dans l’industrie et l’artisanat
En s’attardant sur les différents domaines de l’économie, les chercheurs ont déterminé que ce sont les personnes qualifiées exerçant dans l’industrie et l’artisanat qui changent d’employeur plus fréquemment que la moyenne. Ils étaient 12,4 % dans ce cas entre 2017 et 2018.
Par ailleurs, et cela semble assez logique au demeurant, les employés couverts pas un CDD sont davantage concernés par le changement que ceux en CDI : 22,7 % contre 3,7 %.
La position hiérarchique n’a pas d’incidence, de même que l’ancienneté dans la société, même si les salariés les plus « récents » (de 0 à 5 ans dans l’entreprise) claquent légèrement plus souvent la porte (8,1 %).
11 heures supplémentaires, la limite
Il semble, en outre, que les salariés du public soient moins convaincues par le nouvel horizon que ceux du privé : 2,1 % ont changé d’employeur dans le public contre 5,2 % dans le privé et 5,7 % dans les ONG.
Bouger a l’air également plus facile dans les petites entreprises (de 5 à 14 salariés) où 6,8 % des sondés se sont retrouvés dans ce cas contre 3 % dans les très petites entreprises (1 à 4 salariés) et 2 % dans les très grandes (plus de 250 salariés).
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Le temps de travail contractuel et effectif n’est pas non plus un argument de changement. Une limite émerge toutefois dès lors que les salariés effectuent 11 heures de plus que ce qui est prévu durant le mois. Pour le coup, ils étaient 10,6 % à avancer cet argument.
Une majorité de démissions
Concernant les modes de rupture de contrat, elles sont réparties comme suit :
- Démission : 62,5 % ;
- Expiration d’un CDD : 12,5 % ;
- Incapacité de travail : 7,2 % ;
- Résiliation à l’amiable : 6,2 % ;
- Autres raisons : 6,2 %.
Dans 45,5 % des cas, ces ruptures résultent de raisons purement professionnelles tandis que dans un cas sur deux, tant l’aspect professionnel que privé ont joué un rôle.
Enfin, les travailleurs ayant plié bagage espèrent en premier lieu une amélioration des relations avec le supérieur hiérarchique, un mieux dans le contenu et le temps de travail ainsi que des perspectives d’évolution de carrière plus séduisantes.
Une meilleure conciliation entre vie professionnelle et privée est également recherchée.
Bien-être en hausse après le changement
Les résultats indiquent clairement que plus la participation et le feedback sont faibles, plus le harcèlement moral est élevé, moins la satisfaction vis-à-vis du salaire et des opportunités est grande. Et plus les chances de changer d’air sont donc importantes.
D’ailleurs, pour les employés travaillant sous les ordres du même patron d’une année à l’autre, le niveau de bien-être est stable. Il progresse, en revanche, significativement pour ceux qui ont changé d’employeur : pour ces derniers, le niveau de bien être est passé de 52,9 sur 100 sur l’échelle Well-Being en 2017, à 67,3 sur 100 en 2018.
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