L’Institut syndical européen (ETUI) a dévoilé un rapport évaluant et comparant la qualité de l’emploi en Europe, en temps de crise Covid-19. Pour ce faire, plusieurs paramètres ont été pris en compte, sur des données de l’année 2021.

Sont passés à la loupe : la qualité des revenus, les formes et la sécurité de l’emploi, le temps de travail lié à l’équilibre vie professionnelle et privée, les conditions de travail.

D’autres paramètres comme le développement de compétences et la carrière ainsi que la représentation syndicale et l’expression des intérêts collectifs au travail ont aussi servi à mener cette étude.

Notes globales

D’une manière générale, la note moyenne des pays de l’Union européenne en matière de qualité de l’emploi en temps de crise est de 51,6 points sur 100. À titre d’information, le Danemark figure en tête du classement avec un indice de qualité de 87,6 points sur 100. La Grèce arrive dernière de ce classement avec une note de… 13,4 points sur 100.

En Grande Région, le Luxembourg, l’Allemagne, la Belgique obtiennent de bons résultats. Pas la France avec sa note… en dessous de la moyenne générale.

Qualité des revenus

Ce ne sont pas vraiment les niveaux de salaire qui sont comparés ici. Les personnes interrogées pour l'étude ont eu à démontrer leur capacité à estimer le montant de leur revenu dans un avenir proche ainsi que leur capacité à subvenir à leurs besoins jusqu’à la fin du mois. Cet indicateur est au plus haut en Allemagne, au Luxembourg et en Finlande et au plus bas en Bulgarie, Roumanie et en Grèce.

Les résultats de l'étude démontrent par ailleurs que les niveaux de salaires ne sont pas sans impact sur la qualité des revenus. « Les bas salaires tendent à être moins prévisibles, créant ainsi un cercle vicieux de moyens de subsistance plus précaires dans plusieurs États membres à faible revenu », peut-on lire dans le rapport de l'ETUI.

Formes et sécurité de l’emploi

Ce volet concerne les différentes formes d’emploi et la sécurité de l’emploi. Plus précisément, il analyse les différents types de contrats existant (CDI, CDD, micro-entreprise…) ainsi que la probabilité pour les travailleurs de les conserver.

Le Danemark, le Luxembourg et l’Allemagne obtiennent les meilleurs scores sur ce point. L’Espagne, l’Italie et Chypre obtiennent les moins bons. En Grande-Région, les résultats restent bons et proches dans chacun des quatre pays.

Temps de travail et équilibre

L’UE s’est dotée en 2019 d’une  sur l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Mais la législation n’a pas mis un terme à d’importantes disparités en la matière dans l’UE.

La situation est généralement « moins bonne dans les pays du sud de l’Europe et dans la plupart des pays d’Europe centrale et orientale », note l’ETUI. En Grande-Région, le Luxembourg est le pays offrant le moins d'équilibre dans ce domaine, comparé à l'Allemagne qui est en 3e position du classement général.

Conditions de travail

Cette dimension s’appuie sur l’intensité, l’autonomie du travail et les facteurs de risques physiques pour les travailleurs. Ainsi, les Pays-Bas et l’Estonie se retrouvent en tête du classement juste devant l'Allemagne, non loin du Luxembourg.

Chypre et la France sont côte à côte avec les moins bonnes conditions de travail. Le rapport de l’ETUI précise que « la faible position de la France s’explique en grande partie par une mauvaise qualité des environnements de travail, qui se sont fortement détérioré entre 2010 et 2021 ».

Développement des compétences et des carrières

Les résultats sont globalement mauvais partout en Europe dans cette catégorie. En moyenne, en 2021, moins d’un travailleur sur trois dans l’UE a participé à une formation au cours du mois précédent. De même, moins d'un travailleur sur trois considère que son emploi lui offre de bonnes perspectives d’évolution de carrière.

Le rapport de l'ETUI met en lumière des disparités régionales marquées, avec une bonne performance des pays nordiques. La Suède arrive en tête avec 41,4 points sur 100. Les moins bons résultats sont obtenus par la Slovaquie et la Grèce, avec 23,8 et 23,1 sur 100.

Représentation et expression des intérêts collectifs

Ce dernier point est important pour favoriser l'amélioration des autres facteurs. En effet, dans son rapport, l’ETUI explique que « les pays dotés de systèmes de représentation et d’expression collective plus développés permettent aux travailleurs d’avoir des revenus plus prévisibles et adéquats, un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée, et de plus grandes possibilités de formation continue, améliorant les perspectives de carrière ».

La Suède se place en tête du classement avec une note de 78,2 sur 100. En Grande-Région, la Belgique se distingue largement de ses voisins sur ce point.

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