Tout travail mérite salaire. Et ce qui vaut au Luxembourg pour les 524.000 personnels en poste, vaut tout autant pour des footballeurs sous contrat. Tout comme l’obligation pour un employeur de payer ses salariés est valable en usine, au bureau ou dans les vestiaires d’un club sportif ayant engagé des professionnels. Deux règles qui, visiblement, ont échappé au Swift Hesperange ces derniers mois.

Ainsi, en décembre dernier, à l’occasion d’un match face à Mondorf, les joueurs ont refusé d’entrer sur la pelouse. Leur façon d’exprimer leur colère face à d’importants retards dans le versement des salaires… À l’image de la “grève” que ce même motif avait entraîné en février, et 3 ans auparavant. Une situation (qui a déjà concerné la Jeunesse d’Esch ou le F91 de Dudelange voilà quelques temps) qui a valu à l’Inspection du travail d’être saisie.

À l’ITM donc de jouer les arbitres sur un terrain plutôt inédit. Depuis plusieurs semaines, les inspecteurs ont analysé cinq plaintes de salariés du club. Et si un dossier a été repoussé, deux injonctions de payer les salaires dus adressées par l’Administration sont restés sans effet. Résultat, carton jaune et une première amende de 4.000 euros à régler en plus des revenus !

Des infractions souvent punies

Il reste encore deux dossiers à traiter encore pour l’ITM, vient de dévoiler le ministre du Travail. Un Georges Mischo qui assure qu’auparavant jamais l’Inspection n’avait « jamais constaté des irrégularités en matière de droit du travail » lors de précédents contrôles périodiques ayant pu être réalisés, par le passé, au Swift Hesperange.

Reste que maintenant, l’Inspection du travail va se pencher avec encore plus d’attention sur le fonctionnement financier et salarial du club. Et le ministre de préciser que les contrôles allaient aussi porter sur l’ensemble des « aspects concernant les dispositions légales des conditions de travail
et sécurité et santé au travail ».

Voilà donc les comptes et le fonctionnement du Swift passés à la loupe. Une vigilance qui doit fortement irrité Flavio Beca. Le tempétueux et riche investisseur immobilier luxembourgeois est en effet l’un des partenaires financiers actifs du club hesperangeois depuis 2019 (comme il l’a fait précédemment au RC Virton ou Dudelange).

Si “l’entreprise” contrôlée dans ce dossier est originale pour l’ITM, les problèmes de paiement de salaire font -hélas-  partie de son quotidien, hélas. Ainsi, en 2023, sur les 14 millions d’euros d’amendes infligées une bonne part valait sanction pour ce type d’entorse au Code du travail.

Ainsi, sur douze mois, l’Inspection a adressé des pénalités pour 360 dossiers de défaut de paiement du salaire repris dans la fiche de paie, 249 cas de défaut de paiement partiel et 218 paiement tardif.

En temps et en heure

Que dit le Code du Travail en matière de versement du salaire ?

  1. Le salaire est à payer chaque mois, au plus tard le dernier jour du mois calendaire.
  2. Les accessoires de salaire doivent être réglés au plus tard dans les 2 mois suivant soit l’année de service, soit la clôture de l’exercice commercial, soit l”établissement du résultat de cet exercice.
  3. Quand un contrat de travail prend fin, l’employeur doit remettre le décompte au salarié et lui verser la rémunération encore due dans un délai de 5 jours à partir de la fin du contrat.

 

 

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