L’État pose les premières pierres pour la relance du bâtiment
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 31/01/2024 à 15:01
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Urgence ! Comme pour un patient sérieusement défaillant, le temps presse à sauver le secteur du BTP luxembourgeois. Trop de faillites dans ce seul secteur ces derniers mois (160 en 2023), trop de licenciements redoutés (dernier exemple en date, Stugalux), déjà un impact sur le chômage, un marché de l’immobilier à l’arrêt et… pourtant pas assez de logements pour satisfaire la demande croissante. De Premier ministre, voilà donc Luc Frieden contraint de jouer au médecin réanimateur.
Urgence ! Comme il l’avait déjà signifié, le chef de gouvernement veut trouver le remède-choc qui remettra sur pied la branche de la construction au plus vite. « Car nous préférons financer l’activité plutôt que le chômage ! », a-t-il encore insisté en présentant la première partie de son ordonnance.
Construire plus vite, disposer de plus de logements rapidement et aider plus les gens à devenir propriétaires ou locataires : voilà les buts du traitement. Et pour y arriver le gouvernement a décidé de mesures immédiates et à court terme, avec même effet rétroactif au 1er janvier. « L’idée étant de faire comprendre que c’est le moment, maintenant, d’investir dans le l’habitat ! »
Valable seulement en 2024
Pour relancer le marché, les infirmiers Gilles Roth et Claude Meisch (qui porte aussi la blouse de ministre des Finances et du Logement) ont donc annoncé ce mercredi de quoi vitaminer les candidats à l’achat comme à la location. Ici un abattement fiscal qui passe de 30.000 à 40.000 euros pour les particuliers qui signeront un acte notarié cette année. Une offre valable juste pour 2024. Urgence, on vous dit !
La déduction des intérêts débiteurs ? Boostée : les plafonds augmentent de 33% pour les personnes physiques empruntant pour acquérir un logis. Là où il était possible de retirer de ses impôts 3.000 €/an par membre du foyer, le gouvernement tolèrera 4.000 sur les cinq premières années de remboursement d’emprunt, 5 ans, 3.000€ de 5 à 10 ans, 2.000 enfin… « Imaginez le gain pour une famille avec enfants, car là on parle d’une déduction par tête !»
L’imposition sur les plus-value des ventes immobilières, l’État l’allège illico d’un quart. De quoi passer le taux de 20 à 10% mais juste pour les 12 prochains mois. Plus aucune imposition même sur les plus-value si le bien est remis dans le parc des appartements et maisons placées en gestion locative sociale.
Un starter-kit pour les – de 30 ans
Pour l’heure, seuls 1.100 logements fonctionnent sous ce statut (assurant pourtant les loyers aux propriétaires quel que soit le niveau de ressource de l’occupant), il en faut plus. Plus, plus vite, pour disposer de plus de logements abordables dans le pays. Quitte à passer par une exonération d’impôts sur 90% du loyer perçu dans cette formule.
De crédit d’impôt, il sera aussi question pour ceux qui achètent un bien en voie d’achèvement (VEFA) et qui s’engagent à le placer en location pour deux ans. Une ristourne de 20.000 euros, comment refuser ? Urgence, urgence…
L’État lui-même mettra la main au porte-monnaie. En plus des programmes publics de construction déjà engagés, une enveloppe supplémentaire de 480 M€ a été décidé (de quoi financer l’achèvement de 800 biens).
Même les employeurs luxembourgeois seront incités à participer à ce que Luc Frieden appel le « nouvel élan » (Neie Schwong). Ainsi, les moins de 30 ans pourront solliciter leur patron pour obtenir une subvention de loyer. Celle-ci pourra monter jusqu’à 100 €/mois pour aider à une installation des plus jeunes salariés. Sachant que ce “starter-kit” ne sera pas une obligation faite aux entreprises.
Et ainsi de suite, de piqures en électrochoc, le gouvernement déploie une myriade de mesures. Des points issus de longues semaines de concertation avec les différents acteurs de la construction et de l’immobilier mais qui seront encore débattues le 22 février prochain. Date de la Réunion nationale sur le Logement. « Ce ne sera pas une sorte de tripartite où l’on décide de quelque chose tout de suite, a prévenu le “docteur” Frieden. Plutôt à une table ronde où chacun analyse comment il peut s’y retrouver dans le nouveau cadre fixé et si cela convient.»
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vlp
Une nouvelle loi de décembre 2023 prenant effet au 1er janvier 2023 exclut de la déductibilité des frais d'obtention et donc de la déductibilité des intérêts débiteurs de prêts immobiliers ainsi que les frais d'acte d'ouverture de crédit tout comme les frais d'obtention importants autres, les futures habitations principales déjà construites et chauffées disposant d'un point de de cuisine et de sanitaires de bases et d'une pièce offrant l'abri nécessaire au séjour.
Ainsi si vous achetez un immeuble déjà construit qui répond à ces critères, depuis 2023 vous ne bénéficierez plus de déduction fiscale tant que vous n'occupez pas l'immeuble.
Assez bizarre quand on parle de faciliter l'accès au logement !
ref --> Circulaire du directeur des contributions LIR 105/8 du 18 août 2023