Même la baisse des prix n’y suffit pas… L’immobillier luxembourgeois dégringole toujours. Et le nouveau bilan de l’Observatoire de l’habitat montre l’ampleur de la chute. Ainsi, du 3e trimestre 2022 à son  jumeau 2023, les volumes des ventes d’appartements en construction ont diminué de -59 %, -56 % pour les terrains à bâtir

Annus horribilis également dans l’ancien où le nombre de contrats signés côté maisons affiche un – 47 % pour les maisons ou -31 % pour les logements sur un an. Un constat tiré à l’issue du troisième trimestre 2023 mais que les derniers mois de l’année ne devraient guère rendre plus souriants.

Sur les seize dernières années, et l’analyse précise du marché, jamais si peu de ventes n’avaient ainsi été enregistrées sur trois mois. Et « il s’agit également du 3e trimestre consécutif au cours duquel le nombre de ventes d’appartements reste inférieur à 900 transactions », note aussi l’Observatoire quand ce chiffre était de près de 1.700 opérations validées avant la crise Covid.

Pas faute pourtant pour les agents et promoteurs immobiliers de proposer des biens à moindre prix que par le passé. En un an, le prix moyen du m² proposé a chuté de -13 %, selon l’Observatoire de l’habitat. Avec une chute des tarifs affichés « particulièrement marquée pour les maisons, qui sont évidemment les biens les plus chers, pour lesquels la baisse de capacité d’achat des ménages liée à la forte hausse des taux d’intérêt semble avoir eu l’effet le plus important ».

Résultat, à défaut de pouvoir compter sur les ventes, le marché tente de “se refaire” via les locations. Une partie des ménages ne pouvant pour le moment accéder à la propriété, leur choix s’oriente vers des biens à louer. Une pression de l’offre qui a entraîné une augmentation des loyers annoncés.

Sur un an, pour les nouveaux entrants, les tarifs annoncés ont ainsi grimpé de l’ordre de + 4%. Bien plus que l’inflation donc… Un mouvement constaté également pour les biens déjà en cours de bail, mais dans une moindre mesure (+ 1,7 %).

Urgence, urgence

Voilà autant d’indicateurs qui indiquent à nouveau combien la sauvegarde des secteurs de l’immobilier autant que des 20.000 emplois dans la construction relève de l’urgence. Alors que le congé collectif débute ce 22 décembre, c’est peu dire que les craintes pèsent sur le moral des employés, de l’ouvrier de chantier à l’architecte, du maître de chantier au vendeur.

Ces domaines d’activité ont déjà certainement perdu de l’ordre d’un millier de postes depuis début 2023, gare l’hémorragie. Certes, dernièrement, le ministre de l’Économie s’est voulu rassurant en déclarant que les salariés «ne doivent pas craindre, à la veille de Noël, de perdre leur emploi en janvier ». Mais outre les mots de Lex Delles, aucun signal positif n’apparaît à l’horizon.

La réunion promise entre partenaires sociaux ne devrait plus tarder, pour évoquer possiblement la mise en place d’un plan sectoriel visant à maintenir les emplois. Une demande à laquelle le LCGB s’est dit favorable, un peu moins l’OGBL.