Les infirmières du Luxembourg gagneront plus
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 17/11/2023 à 14:11
7 commentaires
Depuis cinq semaines, c’est un secret total qui régnait autour des négociations CSV-DP. Luc Frieden ne levant finalement le voile que, ce 16 novembre, sur quelques grandes actions de son prochain gouvernement (fiscalité, logement, sécurité, famille, etc), réservant l’exclusivité du contenu de l’accord de coalition aux députés à partir de lundi. Sauf que depuis… le programme a fuité ! Occasion de découvrir plus de détails, notamment dans le domaine de la Santé, des mesures à venir d’ici 2028.
Ainsi, peut-on lire que la feuille de route de la nouvelle ministre de la Santé, Martine Deprez (CSV), comprend le développement de l’hospitalisation à domicile, plus de liberté pour les centres hospitaliers dans l’achat de matériels techniques ou le renforcement du réseau de polycliniques à Wiltz, Niederkorn, Dudelange ou Luxembourg-ville… et l’augmentation du salaire des infirmières.
Si la nouvelle fera la joie des 6.500 blouses blanches (aides-soignantes, infirmières, infirmières spécialisées) déjà en poste, elle devrait surtout permettre d’attirer plus de professionnel-le-s des soins au Grand-Duché. Car c’est avant tout « pour faire face à la pénurie de personnel de santé qualifié » que le gouvernement entend mettre en place cette « incitation ».
De combien ? Rien n’est écrit sur ce point. Mais le point sera discuté avec les « différents acteurs ».
Solution de facilité
Si la différence de salaire attirait déjà bon nombre d’infirmières frontalières vers le Luxembourg, l’appât financier devrait susciter encore plus de vocations étrangères. Déjà dépendant à 65% de personnels venus de France, Belgique et Allemagne, le métier n’est plus à ça prés.
Par contre, cette annonce va faire grincer bien des dents parmi les régions voisines qui voient filer les infirmières diplômées et expérimentées plus vite qu’elles ne réussissent à en faire entrer de nouvelles dans les filières de formations… Les primes distribuées en Lorraine ou Wallonie pour faire “rester les inf'” dans leur pays ne devraient pas résister longtemps à cette concurrence reboostée côté Luxembourg…
Actuellement, une infirmière débutante peut gagner environ 4.500 € brut/mois, salaire plus proche des 5.800 € au bout de dix ans d’ancienneté.
Mais le dernier Plan national de santé a été clair : il faut recruter, embaucher, engager comme jamais du fait du vieillissement de la population et d’un nombre élevé de départs en retraite dans la profession. D’ici 2030, le Luxembourg doit ainsi trouver plus de 3.000 infirmières (et de l’ordre de 1.200 médecins…)
«Éthiquement, devoir puiser dans le vivier des pays voisins n’est guère agréable, mais c’est la solution de facilité première », reconnait au passage Anne-Marie Hanff. Et la présidente de l’Association nationale des infirmières-infirmiers du Luxembourg (ANIL) d’encourager la naissance de plus de vocations parmi les jeunes résidents.
Former ici plutôt que recruter là-bas
C’est d’ailleurs dans ce but que, depuis quelques années, le Luxembourg a créé de plus en plus de formations infirmières sur son territoire même. À la rentrée dernière, par exemple, l’Université du Luxembourg a ouvert 4 nouveaux bachelors en Sciences Infirmières spécialisés (pédiatrie, psychiatrie, anesthésie-réanimation et assistant technique médical de chirurgie .
D’ici 2028, le prochain gouvernement envisage de mettre un cursus supplémentaire en place, au moins. Selon l’accord de coalition, il s’agirait d’une formation d’infirmier “intermédiaire” entre le niveau d’aide-soignant et le bachelor. « Dis comme ça, cela reste flou, commente Anne-Marie Hanff. Il faudra voir comme cela s’inscrit à la fois par rapport au BTS existant et comment les titulaires de ce diplôme entreront dans les carrières. »
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vrati
Ce qu'il faut pas lire ...
jean57820
Peut-être faire comme en France, des aides-soignantes qui viendraient faire une partie du travail des infirmières luxembourgeoise.
Par exemple, les toilettes des malades au Luxembourg dans le hôpitaux ce sont les infirmières, en France les aide-soignante.
En dehors du salaire, c'est aussi une différence entre le Luxembourg et la France par exemple.
Sylts5772
Quelle ineptie !
Le Luxembourg ne forme pas et ne formera jamais assez de personnel soignant pour se passer des candidats frontaliers. De plus, ce que vous suggérez est de la discrimation pure et simple !
pernety
*infirmière none
pernety
Parce que les infirmiers frontaliers accepteraient cela.. genre le support passera avec un peu de vaseline? C'est fini depuis 1 siècle les infirmières notes. Dans tous les cas c'est contraires au lois européennes bien évidemment! Quelle inepties de penser ça. Incroyable
Si le salaire est moins attractif, les infirmières resteraient dans leurs pays d'origine ! Formées par ce même pays ! Et idem à l'inverse pour les infirmières formées au GDL ... CQFD
Ou alors, pour un salaire équivalent imposer les frontaliers à 75% si la formation inhérente au métier est possible au Lux.
"Éthiquement, devoir puiser dans le vivier des pays voisins n’est guère agréable ..."
Dans ce cas pourquoi ne pas privilégier uniquement les infirmières formées et issues du Luxembourg ? Et laisser les infirmières "frontalières" à un salaire moins attractif ? Cela règlerait beaucoup de questions ! Comme : "...depuis quelques années, le Luxembourg a créé de plus en plus de formations infirmières sur son territoire..."