34 jours par an. Pour les Belges, les Français, les Allemands, depuis le début 2024, c’est la même durée de télétravail envisageable sans changement fiscal qui s’applique à l’ensemble des 230.000 frontaliers en poste au Grand-Duché. En tous cas pour celles et ceux dont l’activité professionnelle le permet. Et même si Amazon a signé le retour au tout présentiel pour ses équipes, nombreux sont encore les salariés souhaitant voir ce quota de jours augmenter encore.

Un message entendu par certains chefs d’entreprise (soucieux de ne voir de possibles recrues ou employé-e-s rebrousser chemin) et que Luc Frieden a lui aussi saisi. Mais depuis son arrivée à la tête du gouvernement voilà un an, le sujet ne semblait guère être prioritaire. Pourtant, au cours d’une interview à L’Essentiel, le Premier ministre a fait part de son opinion.

Déjà, l’Accord de coalition avait fixé la feuille de route jusqu’à 2028 : « Le télétravail ne doit devenir ni un droit ni une obligation ». Mais CSV et DP étaient d’avis qu’il fallait aussi poursuivre la discussion avec les pays voisins « afin d’augmenter davantage le nombre de jours annuels autorisés pour les travailleurs frontaliers » (les Luxembourgeois pouvant être en home-office jusqu’à 100% sans impact sur leur impôt, ni régime de Sécurité sociale). Ce sera la voie suivie.

Mais à écouter le Premier ministre, on ne sent guère plus de motivation à partir à l’assaut des 40, 45 voire 52 jours réclamés par certains. Selon lui, développer le télétravail « n’est pas une fin en soi ». Et d’ajouter : « il ne faut pas uniquement du télétravail (…) J’aimerai que nos concitoyens et nos frontaliers comprennent qu’il y a des limites au télétravail ».

Le “remote working” plutôt

Sur cette “limite”, pas de chiffre avancé de la part de Luc Frieden. Mais déjà ils agitent l’argument qu’il risque de recevoir de la part de ses partenaires de Paris, Bruxelles ou Berlin, « alors s’ils veulent des jours de travail à leur domicile, ils doivent aussi payer des impôts chez nous ! » Pas forcément ce qui est attendu…

Dans l’esprit de la majorité Chrétiens-sociaux/Libéraux, si travail à distance il peut y avoir en dehors des murs de l’entreprise, on peut aussi très bien l’imaginer au Grand-Duché (et non sur le lieu de résidence des frontaliers) notamment dans des espaces de coworking. Des bureaux “décentralisés” pour ce remote working notamment dans les régions proches des frontières, ce qui limiterait les engorgements vers et dans la capitale.

Signe que l’idée tient à cœur de l’équipe dirigeant les affaires du pays, des « incitatifs fiscaux » pourraient même être mis en place pour favoriser ces déplacements de poste.

 

En rubrique EMPLOI,
des dizaines d’offres pour vous