La Chambre des salariés vient de sortir une étude que les écarts de salaires au Luxembourg entre les hommes et les femmes. Le constat est sans appel.

Selon les dernières données disponibles (Enquête sur la structure des salaires de 2018), l’écart salarial entre hommes et femmes s’élève à 1,4% au Luxembourg. Le pays se place ainsi en deuxième position en Union européenne, dont la moyenne est dix fois plus élevée pour s’établir à 14,4%.

Pour autant, cette égalité salariale vient masquer d’autres disparités dont l’impact sur les inégalités entre femmes et hommes sur le marché du travail est considérable. Ainsi, deux autres facteurs importants doivent notamment être pris en compte à ce sujet : les écarts dans les taux d’emploi par genre ainsi que les différentes expositions au travail à temps partiel. Ensemble avec l’écart de salaire horaire, ces deux autres formes d’inégalité en matière d’emploi viennent déterminer l’écart global de revenus entre hommes et femmes.

Au Grand-Duché, plus de la moitié de l’écart global de revenus entre les genres est imputable aux différences dans les heures travaillées, tandis que 40% sont imputables aux taux d’emploi divergents entre hommes et femmes.

Pour ces derniers écarts, force est de constater que le Grand- Duché n’affiche pas une situation excessivement défavorable, avec une différence de 6,5 points de pourcentage (pp.) entre les taux d’emploi des femmes et des hommes pour une moyenne de près de 10 pp. au sein de la zone euro.

Le facteur le plus discriminant reste l’emploi à temps partiel. Le Luxembourg se classe en la matière à une 15e place de la zone Euro.

À noter que les pays du Benelux forment, avec l’Allemagne et l’Autriche, le quintet de tête, les Pays-Bas se démarquant tout particulièrement avec un écart de près de 50 pp. entre les proportions d’hommes et de femmes travaillant à temps partiel.

Plus dans les détails, force est de constater que les femmes et les hommes affichent effectivement des profils très différents en matière de temps de travail.

Raisons du travail à temps partiel, Luxembourg

Si seulement un homme sur dix n’est pas à temps complet, ce sont un peu plus d’un tiers des femmes qui ont un temps partiel, une femme sur cinq travaillant même moins de 30 heures par semaine. Mais quelles sont alors les raisons de ce grand écart ?

Parmi les raisons citées pour l’emploi à temps partiel, les femmes évoquent principalement des raisons familiales et le soin d’adultes en situation d’handicap ou d’enfants : ces raisons sont mises en avant par plus de la moitié d’entre elles. A contrario, les hommes ne sont que 30% à expliquer leur temps partiel par ce biais.

À noter que les hommes sont trois fois plus nombreux que les femmes (17% contre 6%) à affirmer travailler à temps partiel du fait de leur participation à une formation ou au système éducatif.

Écart entre les heures mensuelles effectivement travaillées par genre

Ces différences de comportement aboutissent in fine sur un nombre d’heures travaillées assez différentes entre les hommes et les femmes. Ainsi, au Luxembourg, en 2020, les femmes travaillaient en moyenne près de 25 heures par mois en moins que les hommes.

Le Grand-Duché se place ainsi dans le haut du classement des plus importants écarts de temps de travail entre les genres au Luxembourg.

 

Si tous les écarts – de salaire horaire, de taux d’emploi, de proportion d’emploi à temps partiel – tendent à se réduire au fil des années, force est de constater que le Luxembourg doit encore connaître de nombreux progrès avant de faire état d’une égalité entre les situations des femmes et des hommes au sein du marché du travail.

La Chambre des salariés, une institution qui agit dans l’intérêt des salariés et des retraités.

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