C’est une urgence : le secteur des soins à la personne et de la santé du Luxembourg a un besoin de personnels. Selon une étude commandée par la COPAS, l’organisation centrale des prestataires de soins, 4.000 postes seraient à pourvoir dans les cinq prochaines années, tous métiers confondus.

La liste des professions recherchées,  est longue et va de l’infirmier à l’auxiliaire de vie pour les personnes dépendantes en passant par le kinésithérapeute ou l’aide-soignant. Rien que pour les places d’infirmiers et infirmières, il serait question de 900 recrutements à envisager. Il faut noter que moins de 70 élèves en BTS infirmier au Luxembourg seront formés cette année…

« Et encore, question besoins de personnels, il s’agit d’une estimation prudente », explique la nouvelle directrice de la COPAS, Claudine Bettendroffer. D’une part, 100 postes (équivalent temps plein) seraient libérés chaque année en raison des départs à la retraite à prévoir. À plus long terme, ce chiffre irait crescendo. À cela s’ajoutent la croissance et le vieillissement de la population du Grand-Duché, nécessitant forcément plus de personnes pour le “cure” et le “care”.

Sachant que déjà aujourd’hui, 15.000 hommes et femmes sont employés au Luxembourg dans ces professions et qu’ « il n’y a pas de métier de soins où l’on ne cherche pas de personnel ».

Un manque aiguë de personnel

Environ 50% des employés du secteur des soins sont des frontaliers. Ce qui ne va pas sans entraîner certaines tensions avec les pays voisins du Grand-Duché qui entendent garder cette main-d’œuvre (qu’ils forment) chez eux. Car démographiquement, les populations de Lorraine, Wallonie ou des land allemands ont elles aussi besoin de blouses blanches…

« Aujourd’hui déjà, des lits ne sont pas occupés dans les établissements hospitaliers ou des homes seniors parce qu’il n’y a pas assez de soignants », déplore Claudine Bettendroffer. C’est notamment le cas pour de nombreuses personnes atteintes de démence qui doivent alors être prises en charge à domicile.

Début novembre, des solutions ont été discutées lors d’une table ronde réunissant la ministre de la Santé Martine Deprez, le ministre de la Famille et de la Solidarité Max Hahn, ainsi que la directrice de l’ADEM, Isabelle Schlesser.

Il y a notamment été beaucoup question de formation. La COPAS propose de créer de nouvelles filières de formation continue. Les employés du secteur des soins devraient avoir la possibilité de se qualifier pour une carrière plus élevée sans pour autant devoir quitter leur emploi pour retourner sur les bancs “de l’école”. Des passerelles devraient être créées. « Le secteur gagnerait ainsi en attractivité », estime la directrice de la COPAS.

L’idée est également de créer un nouveau profil professionnel, avec un champ d’action clairement défini, entre l’aide-soignant et l’infirmier. La COPAS estime qu’il s’agit de combler une lacune dans la grille des métiers.

 

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