En Europe, c’est encore le Luxembourg qui assure le salaire social minimum le plus élevé. On parle d’un SSM de 3.085 euros brut mensuels pour un travailleur qualifié, 2.570 €/mois pour un non-qualifié. Et le 17 juillet prochain, lors du prochain Conseil de gouvernement, ces chiffres ne devraient pas être révisés. N’en déplaise à ceux qui espéraient que l’adaptation du pays à une nouvelle directive du Parlement européen sur les “salaires minimaux adéquats” allaient faire gonfler ces chiffres.

Avant même la tenue de la réunion, le ministre du Travail vient de fermer la porte à cette possibilité. Ainsi, dans une réponse parlementaire, Georges Mischo vient de préciser que l’ajustement des textes porteraient plus sur des détails (« modifications ponctuelles ») que la réalité financière du SSM. « La transposition n’aura comme conséquence ni une adaptation du niveau actuel, ni une remise en cause de son mécanisme d’adaptation. »

Dans une Union où 21 États sur 27 dispose d’un salaire minimum, l’idée est de garantir que le niveau accordé permettent aux travailleurs de disposer d’un pouvoir d’achat digne. Et non pas d’aligner le niveau de revenu bien évidemment. La question est d’autant plus d’actualité qu’y compris au Grand-Duché, on s’aperçoit de la progression des working poors, autrement dit de la part d’employés dont le salaire ne permet plus de vivre sans difficulté pour la personne et sa famille.

Soutenir différemment

Reste que le Luxembourg respecte déjà la plupart des points que la directive entend instituer comme une adaptation du salaire minimum à la hausse des prix (l’index s’applique bien sur les plus basses rémunérations), ou une remise à niveau régulière au 1er janvier en fonction de la progression ou non des autres salaires.

Pour la nouvelle majorité Friden-Bettel, réhausser le montant du SSM ne serait pas une « solution suffisante afin de réduire le taux de la pauvreté laborieuse ». Selon le ministre et ses collègues chrétiens-sociaux et libéraux du gouvernement, mieux vaut se concentrer sur les dépenses des foyers les moins favorisés que leurs revenus. « On peut notamment citer la pénurie de logements abordables. L’accès à ce type de logements pourrait nettement soulager la situation financière des ménages », rappelle Georges Mischo.

De plus, le gouvernement entend mieux mettre en relation les vastes dispositifs de soutiens sociaux  et leurs potentiels destinataires. Trop d’aides n’arrivant pas encore à toucher leur public. C’est là notamment un des buts que permettra de bien atteindre le futur Guichet social unique.

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