Y a-t-il toujours une place à pourvoir derrière chaque annonce devant aux candidat-e-s de postuler ? À en croire une étude internationale menée par Resume Builder, la réponse est… non. Ainsi, 39% des 1.641 chargés de recrutement interrogés ont reconnu avoir déjà posté sur leur site d’entreprise, les plateformes de recrutement ou dans la presse des offres d’emploi ne reposant sur aucun besoin. C’est la pratique dite des “Ghost jobs“, emplois fantômes qui n’existent qu’à l’écrit et pas dans la réalité.

Pourquoi les RH passent-ils par ce “mensonge” sur leurs intentions ? La réponse varie, mais la justification tient rarement dans une simple erreur… Parfois, il s’agit pour la société de démontrer qu’elle reste économiquement dynamique (j’embauche donc je vais bien et je me développe). Un signal extérieur envoyé qui ne coûte pas cher et qui peut “bluffer” marchés économiques et intriguer les “adversaires”.

Pour d’autres entreprises, le recours aux “ghost jobs” constitue un moyen de récupérer des CV. Façon de repérer des profils possiblement intéressants pour de futures opportunités d’embauche. Une méthode pour appâter en amont d’un réel besoin de main d’œuvre.

Porter plainte est possible

Difficile de croire qu’au Grand-Duché le marché du travail échappe à cette pratique. Certains profils étant particulièrement recherchés, la “pêche” doit se faire à large échelle (et tant pis pour la morale, en quelque sorte). Mais toujours est-il que le ministre du Travail luxembourgeois, lui, n’a jamais entendu parler de doléances à ce sujet.

Et cela est notamment vrai de la part de l’ADEM, vient d’assurer Georges Mischo. En effet, au pays, la totalité des employeurs (administration ou secteur privé) a l’obligation de faire remonter la liste des postes disponibles auprès de l’Agence pour le développement de l’emploi. C’est ainsi que le mois dernier, 3.170 jobs inoccupés ont été signalées et que les listings comptent de l’ordre de 6.700 emplois à pourvoir actuellement.

Toutefois, l’administration dispose de suffisamment de contacts avec les employeurs pour mesurer si une offre est réelle ou non, et donc a minima éviter les abus dans ce leurre à l’emploi.

Mais force est de constater qu’aujourd’hui, « il n’existe aucune disposition légale interdisant expressément la publication d’emplois fantômes », admet le ministre. Cependant, le gouvernement n’entend pas légiférer sur ce thème à l’avenir, trop peu de problèmes ayant été remontés aux autorités.

Et puis, selon le ministre du Travail, si ces "ghost jobs" venaient à enfreindre la loi sur les règles de la concurrence ou sur le respect de la protection des données individuelles, il est toujours possible de déposer plainte auprès du parquet luxembourgeois.  Donc pas de changement de texte en vue.

 

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