Bon, maintenant, le télétravail est définitivement entré dans les mœurs professionnelles. Au Grand-Duché, ce sont ainsi 29% des salariés qui, régulièrement, assument leurs missions depuis leur domicile ou à distance. Et si depuis le boom du home office lié aux confinements Covid, certains apprécient moins cette formule, les adaptations en quatre années ont été nombreuses. La première d’entre elle avait été l’adoption d’une convention (déclarée d’obligation générale) relative à la bonne pratique de cette nouvelle forme d’organisation du travail.

La signature du texte entre partenaires sociaux avait été saluée, sauf qu’apparemment les belles déclarations tardent à se traduire dans les faits…  Par exemple sur la couverture des frais de télécommunication. Selon l’enquête menée chaque année par la Chambre des salariés (CSL), Quality of work index, seul 1 employeur sur 4 assumerait la facture (24%). Pourtant, la dépense liée à la nécessité de disposer d’internet pour un télétravailleur incombe à son patron… Et cela, en totalité ou en partie.

Certes, la plupart des ménages disposent -pour leur usage privé- d’une connexion web. Mais le point 8 de l’accord conclu entre syndicats et patronat mentionnait bien qu’un « forfait » devait être accordé à celles et ceux qui travailleraient en dehors de leurs bureaux habituels.

12% n’ont pas reçu de matériels

Selon les milieux professionnels, on semble avoir plus ou moins oublié ce point. Si les entreprises de la Finance & Assurance ont de la mémoire (40% d’entre elles assument un remboursement) comme celles du secteur des “activités spécialisées, scientifiques et techniques” ou agissant dans les “services administratifs” (30%), l’administration luxembourgeoise ne semble pas se souvenir de cette obligation ouvert y compris aux fonctionnaires (6% des services effectuant un remboursement). Dommage que l’État ne donne pas l’exemple…

Pour la mise à disposition des ordinateurs, logiciels et Cie, là, la situation semble plus proche de ce qu’il avait été convenu. Car c’est évidemment à la société de fournir tous les outils nécessaires à l’activité de ses salariés, y compris en distanciel donc.

En réponse à la CSL, 64% des personnes interrogées assurent qu’effectivement l’équipement informatique nécessaire est bien mis à leur disposition. Mais un quart des sondés n’ont pas perçu de leur hiérarchie la totalité du matériel nécessaire (22%), quand 12% n’ont même rien reçu pour leur faciliter la tâche.

Là encore, le respect de la disposition varie d’une branche d’activité à l’autre. Si 7 salariés sur 10 de la Place financière ou issus de l’Industrie semblent bien lotis, l’administration semble à nouveau à la traîne (45%) tout comme la construction (41%) pour pourvoir à la dotation de leurs personnels en télétravail.

On pourra toujours se consoler en constatant que d’année en année, les employeurs remplissent toutefois de plus en plus leurs obligations. D’ailleurs, ces questions de remboursements ou de mise à disposition, ne semblent pas jouer en défaveur du télétravail. Une formule qui, pour bon nombre de personnes, participe à une amélioration de la conciliation vie professionnelle/vie personnelle. Cela quand le télétravail n’entraîne pas de débordements horaires…


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