Le “Chèque emploi”, future arme contre le travail clandestin
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 27/11/2023 à 06:11
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Ici, c’est un ouvrier sur un chantier ne disposant d’aucun contrat de travail. Là, un serveur pas plus déclaré à la Sécurité sociale ou au fisc. Plus loin, un agent d’entretien qui ne reçoit aucune fiche de paie en fin de mois : le travail au noir est partout au Luxembourg. Et cela malgré la traque de l’Inspection du travail (ITM).
Ainsi, en 2022, 113 contrôles sur ce sujet ont menés par les agents de l’ITM. Résultat : 4 amendes prononcées pour 14.000 d’euros. L’année d’avant 75 contrôles, 10.000€ de pénalités, auparavant encore 84 contrôles 23.500€ de punition pour les employeurs “négligents”. Et quitte à aligner les chiffres autant ajouter 15 millions d’euros. C’était, de l’avis du précédent ministre du Travail, le manque-à-gagner par année pour les caisses publiques de ces activités dissimulées…
Nouveau ministre du Travail, Georges Mischo (CSV) va tenter d’éradiquer le phénomène. L’atténuer au moins. À charge pour lui de convaincre patronat et syndicats de l’avantage d’introduire un nouveau concept : le Chèque emploi. Autrement dit, une “formule minute” permettant de « faciliter le recrutement de personnel pour des services ponctuels de très courte durée ». Un CDD express en somme pour des travaux non réguliers et brefs.
Le risque de la précarité
Pour l’heure, le procédé n’est qu’une hypothèse de travail. Une ligne dans l’Accord de coalition que comptent mettre en œuvre au Luxembourg Chrétiens-sociaux et Libéraux. A priori, la mesure pourrait ainsi s’appliquer dans la restauration, dans l’évènementiel ou auprès des foyers disposant d’une aide pour les tâches ménagères.
Dans l’esprit de ces initiateurs, il est clair que les Chèques emploi ne pourrait se faire que sur une base horaire limitée et « en aucun cas se substituer à l’emploi régulier ». Le risque étant de voir alors la précarité se substituer à la clandestinité.
En utilisant ce dispositif, l’employeur affilierait son employé(e) à la Sécurité sociale, sans trop de “paperasses” à remplir (les contraintes administratives servant souvent de prétexte à s’engager vers le travail dissimulé).
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Les électeurs vont bientôt regretter amèrement d'avoir majoritaitement voté pour la droite. La précarisation et l'ubérisation de l'économie sont en marche.NB: Il est très amusant de parler de "traque", de la part d'un service qui opère 113 contrôles sur une année entière. En 2022, le Luxembourg comptait 41.000 entreprises. Autant dire que le risque d'être contrôlé est quasi nul.